Après les variants Anglais, Sud-Africain, Brésilien, le variant New-Yorkais !

Publié le 03/03/2021

Le variant newyorkais peut-il mettre à mal le succès de la campagne vaccinale américaine ? 

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New-York, le mercredi 3 mars 2021 – Il y a une semaine, un an après leur fermeture, les salles de cinéma ont rouvert à New-York, symbole d’une renaissance possible après un an d’effroi pour la ville la plus touchée des Etats-Unis par l’épidémie de Covid-19. Pourtant, même si les unités spécifiquement ouvertes pour prendre en charge les patients atteints de Covid-19 connaissent aujourd’hui une accalmie certaine, la peur est toujours là. Et aujourd’hui, elle prend la forme d’un nouveau variant. Il a été baptisé B.1.526. Sa spécificité est de combiner deux mutations surveillées. La première est bien connue, il s’agit de la mutation E484K qui concerne la protéine Spike. L’inquiétude suscitée par cette mutation, que l’on retrouve également dans le patrimoine génétique des variants identifiés pour la première fois en Afrique du Sud et au Brésil est résumée par François Balloux, de l’University College de Londres « E484K peut aider le virus à contourner la protection immunitaire conférée par une infection antérieure ou par la vaccination ». B.1.526, déjà rebaptisé « variant new-yorkais » se caractérise en outre par la présence de la mutation S477N qui affecte également la protéine Spike, et qui pour sa part est un des éléments de différence majeure entre le variant dit britannique et la souche classique.

La vaccination menacée

Cette combinaison est aujourd’hui de plus en plus fréquemment retrouvée dans les prélèvements positifs newyorkais. Ainsi, en deux semaines, la part de ces séquences virales serait passée de 12,7 % à 27 %.

« Des cas ont été détectés à Westchester, dans le Bronx et le Queens, le sud de Manhattan et à Brooklyn. Donc, il semble être largement répandu, ce n’est pas qu’un cluster », détaille au New York Times, Aaron Diamond de l’Université de Columbia. Difficile pour l’heure de déterminer si ce variant présente des spécificités cliniques, une létalité plus élevée ou une transmission accrue. On sait qu’il est très difficile d’obtenir des conclusions stables sur ces sujets, comme en témoigne l’exemple du variant britannique. L’observation que ce variant pourrait toucher plus fréquemment les plus âgés en provoquant chez eux des formes graves alerte néanmoins, notamment quant à une possible efficacité amoindrie des vaccins. Aussi, Anthony Fauci, conseiller médical en chef de l’administration américaine a indiqué que le gouvernement prenait « très au sérieux l’émergence de cette souche ». Il a en outre rappelé que même si certains variants pouvaient réduire l’efficacité de certains vaccins, ces derniers continuaient néanmoins à offrir un haut niveau de protection. Difficile pour les Etats-Unis d’accepter que tel ne soit pas le cas, alors que le pays est en passe de gagner la course à la vaccination. Joe Biden a ainsi affirmé hier que grâce notamment au récent accord entre MSD et Johnson & Johnson concernant la production du vaccin de ce dernier, tous les adultes du pays pourront avoir accès à la vaccination fin mai, soit deux mois plus tôt que ce qui était initialement programmé. Un succès incontestable, mais fragile.

Léa Crébat

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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