Pandémie, pourquoi ?

Bien sûr, direz-vous, il est facile de parler, mais il faut bien, que le pouvoir, affronte cette situation, dont on ne savait pas grand-chose, voire rien du tout.
Peut-être !
Peut-être aurait-on pu en connaître beaucoup plus, si l’on avait voulu et cherché à comprendre l’évolution de notre monde. Peut-être qu’il aurait fallu changer radicalement certains de nos choix de société ? Oui, peut-être, sûrement même, et c’est là où le bat blesse! Mais pour cela, il aurait fallu que les « responsables » regardent le monde, comment il allait, et écoutent les message qu’il nous envoyait, il n’y a finalement pas si longtemps que ça. En tous cas, il aurait fallu écouter et entendre les personnes, chercheurs, scientifiques, médecins, écologistes, et même politiques, qui disaient : attention, écoutez, regardez !
Mais, regarder quoi, regarder où ? Le monde ! Mais le pouvoir rend sourd et aveugle !
Avant que ne survienne ce Covid 19, il y eut le SRAS-CoV en 2002 / 2003, avec plein de similitudes avec l’actuel covid : parti de la chauve-souris, réservoir animal, transmission aérienne, infection surtout respiratoire, sans traitement ni vaccin. Bien sur il y a aussi quelques divergences. Cette épidémie a duré 8 mois, et a sévi surtout en Asie et marginalement en Europe et ailleurs . Tout un tas d’éléments relevés par des scientifiques auraient du alerter les autorités politiques mondiales sur cette maladie, mais au lieu de chercher à comprendre et éventuellement prévoir (gouverner n’est-ce pas prévoir ? ), on met la tête dans le sable, et vogue la galère… et puis, il n’y eut « que » plus de 8000 morts dans le monde ! Dérisoire ! Pas de quoi émouvoir ces dirigeants là, dont le seul soucis est, bien sur, la rentabilité. Et on continue, comme si de rien n’était !
Arrive alors le MERS-cov. (2012) , venu également de la chauve-souris, puis par le milieu animal (le dromadaire notamment) Celui là ne causera pas trop de morts (moins de 1000) au Moyen Orient principalement. Chez nous, on regarde ça de loin, quoiqu’on fasse de grosses affaires avec l’Arabie saoudite notamment. Mais le milieu médical y prêtât attention, car environ 20 % des victimes furent du personnel soignant, et très vite toute les mesures d’hygiène, et d’isolement des patients atteints furent appliquées strictement, ce qui limita la transmission de masse, heureusement.
Nous arrivons là à 2012 / 2014. Il y a eu 2 alertes très sérieuses qui auraient dû inciter, partout, en particulier les pays dits riches et évolués, à prendre des mesures sérieuses, qui nécessairement s’imposaient en anticipant des évolutions prévisibles. Maintenant, celles-ci sont largement annoncées et dénoncées.
A cette époque, la France a encore un service public de santé de pointe, capable de s’organiser, même s’il commence certes, à prendre sérieusement l’eau depuis la mise en place des ARS (agences régionales de santé). On pouvait encore redresser la barre, et repasser d’une gestion purement financière à une gestion d’intérêt général, c’est à dire, d’outil, pour assurer la santé de la population. A ce moment là, les spécialistes des maladies infectieuses en particulier, s’étonnent des mesures d’économies aberrantes qui sont exigées des hôpitaux: fermeture de lits, de services d’urgences dans tout le pays, suppression massive de personnel soignant et autres, etc…Au contraire, il fallait équiper les hôpitaux d’espaces et de lits avec possibilités massives d’isolement , gage d’efficacité. Il fallait aussi les équiper du matériel nécessaire : masques, gants, surblouses, appareils respiratoires etc. Nous on se débarrasse des stocks qui encombrent les bâtiments (des millions).
Il fallait embaucher et former le personnel pour assurer à tous des conditions de travail dignes et correctes, et rattraper vite les heures supplémentaires non (encore) payées ni compensées, alors que déjà le personnel est à cran à peu près partout, et que la colère gronde.
Nombre de chefs de services, de spécialistes, les syndicats, les comités d’usagers et de défense des hôpitaux se mobilisent alors largement sur ces questions, en vain.
Pour le pouvoir politique, un seul mot d’ordre : rentabilité rentabilité !
Beaucoup de soignants démissionneront, découragés et épuisés déjà, sans que cela n’inquiète dans les hautes sphères !
Aujourd’hui, on ose venir nous dire : « on ne pouvait pas prévoir, on ne savait pas, on n’y peut rien, la pandémie est là , on fait comme on peut !
Et nous, nous somme des idiots !
Mais le pire est à venir avec la pandémie. Panique sur le bateau ! La cacophonie s’installe, il n’y a aucune cohérence, aucune organisation, chacun dit la sienne , vite contredit par un collègue du gouvernement voire remis en place par les services de la Présidence. Puis le Président jupitérien, comme il s’est lui même qualifié, s’exprimera laissant bien voir que tous sont complètement dépassés. Dans la panique générale, il nomme un conseil dit scientifique, qui est complètement aux ordres car ses membres, choisis par lui, sont ses copains, ou très proches des laboratoires pharmaceutiques (cf Sanofi), dont on sait que la recherche n’est pas le soucis premier. Puis il annonce confinements, déconfinements, couvre-feu, ouvertures, fermetures d’établissements divers, des protocoles sanitaires qui changent en permanence donc souvent inapplicables, car trop changeants.
Mais surtout, c’est au « Conseil de Défense » qu’il donne le pouvoir de décisions concernant la santé des Français ! Comment est-ce simplement possible ? Le conseil de défense est composé, en principe, de généraux, de maréchaux, qui commandent les manœuvres de porte-avions, de chars d’assauts, de sous-marins, voire de régiments…mais la guerre contre un virus ? Bien sur il l’a annoncé : »nous sommes en guerre » ! Mais sont-ils les plus qualifiés pour chasser ce virus ?
Il n’est peut-être pas inutile de préciser ici que tout ce qui touche à ce conseil de défense (participants, ordre du jour, discussions, décisions, etc.) tout, est frappé du « secret défense » sans aucune possibilité d’information, ni pour le sénat, ni pour l’assemblée nationale ! Pourtant, nous ne sommes pas en guerre
Si l’on parle d’efficacité, avec le temps, il est clair que non, et c’est normal.
Par contre il est des tas de gens qu’il aurait fallu écouter lorsqu’il en était encore temps, quoiqu’il soit toujours temps pour ça ! Infectiologues, spécialistes des virus, chercheurs du CNRS ou de l’INSERM, chefs de services hospitaliers ou même médecins généralistes qui ont de l’expérience et qui pourraient amener des éléments de réponse intéressants. Mais ceux-là, on préfère les faire taire, les menacer de l’ordre des médecins (crée par Pétain rappelons-le) on leur tolère de soigner, certes, mais pas de communiquer là-dessus, puis on les interdit d’exercice ! Le bouquet !
Et pourtant c’est de la confrontation et de l’échange que peuvent venir les solutions. Mais non, l’autorité sous la haute surveillance des trusts pharmaceutiques qui en attendant se remplissent les poches, continuent à faire la sourde oreille !
An niveau européen, c’est pas mieux ; quand l’Italie à été débordée par la pandémie, ce sont des médecins Cubains, Vénézuéliens ou Chinois qui sont venus en renfort… Que des soi-disant « dictatures ! »
La prise de conscience nécessaire passe par des analyses de situations parfois connues, mais utiles pour la compréhension la plus large des choses.
Nous y reviendrons.
Jo Sallan 08/02/2021
NB: les références à connotations sanitaires évoquées ci-dessus sont tirées de l’’excellent livre « urgence sanitaire » du Pr Eric Caumes chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié-Salpetrière à Paris depuis de nombreuses années.