Le parti républicain piégé par ses éléments les plus radicaux

Daniel Ziblatt : « Le Parti républicain américain a si bien su mobiliser certains groupes, souvent les plus radicaux, qu’il en est aujourd’hui prisonnier »

Les événements du 6 janvier à Washington sont analysés comme un « putsch » par le politiste américain Daniel Ziblatt, qui souligne les risques qu’impliquerait l’absence de sanctions contre les responsables. 

Propos recueillis par Marc-Olivier BhererPublié le 12 janvier 2021 à 06h00 – Mis à jour le 12 janvier 2021 à 16h05  

Temps de Lecture 8 min. 

https://www.lemonde.fr/international/article/2021/01/12/daniel-ziblatt-nous-avons-peut-etre-assiste-a-la-naissance-d-un-mouvement-au-capitole_6065947_3210.html

Des milliers de manifestants appartenant à des mouvances différentes sont venus afficher leur soutien à Donald Trump, lundi 6 janvier à Washington, après sa défaite à la présidentielle.
Des milliers de manifestants appartenant à des mouvances différentes sont venus afficher leur soutien à Donald Trump, lundi 6 janvier à Washington, après sa défaite à la présidentielle. STEPHANIE KEITH / REUTERS

Daniel Ziblatt est professeur de sciences politiques à l’université Harvard (Cambridge, Massachusetts). Avec son collègue Steven Levitsky, il est l’auteur de La Mort des démocraties (Calmann-Lévy, 2019), un livre qui a fait référence aux Etats-Unis sous Donald Trump afin de comprendre le danger que représente le 45e président américain pour les libertés politiques. Il est aujourd’hui l’un des observateurs de la vie politique américaine les plus réputés.

Quel regard portez-vous sur les événements survenus au Capitole le 6 janvier ?

Voir certains de nos concitoyens lancer un assaut contre une institution publique n’est pas sans précédent aux Etats-Unis. De tels événements se sont déjà produits. Il était cependant inédit d’entendre le président inciter la foule à s’en prendre au pouvoir législatif. Ce type de violences politiques est entièrement nouveau.

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Etre confrontés à des événements sans précédent explique la confusion conceptuelle qui prévaut actuellement. Comment nommer ce qui s’est produit ? S’agit-il d’une tentative de coup d’Etat, d’un putsch, d’actes de terrorisme intérieur, d’une émeute, ou d’une manifestation ? Tous ces termes revêtent différentes connotations. Ecrire l’histoire de ces événements suscite déjà des débats houleux.

Quelle expression vous semble-t-elle la plus juste pour parler de ce 6 janvier ?

Nous ne pouvons pas dire qu’il s’agit simplement d’un mouvement de protestation, ou d’une émeute, car cela reviendrait à laisser entendre qu’il n’y avait aucune coordination entre différents groupuscules pour préparer cette journée. Ce n’est pas non plus un coup d’Etat militaire, car la hiérarchie de l’armée n’a pas pris part aux événements. Le mot de putsch me semble celui qui convient le mieux. Nous n’avons pas assisté à une de ses formes extrêmes, bien évidemment. Néanmoins, nous étions bien en présence d’un acte de violence politique plus ou moins organisé. Nous ne devons pas en minimiser la gravité.

Certains commentateurs parlent aussi d’un « auto-coup » (« self-coup », ou « autogolpe » en espagnol), car il ne s’agissait pas pour un opposant de prendre le pouvoir, mais pour le président en place de renverser la démocratie à des seules fins personnelles. Néanmoins, Donald Trump n’était pas en position de réaliser un tel coup de force, car le président américain est trop faible sur le plan institutionnel, il ne dispose pas de pouvoirs suffisants. Il a donc dû se contenter de prononcer un discours contre le Congrès, excitant la colère de la foule contre les législateurs.

« Certains sortaient du Congrès en disant que la prochaine fois ils viendraient armés. Il est difficile de savoir à quel point il faut les prendre au sérieux »

Pourquoi cette colère contre le pouvoir législatif tout particulièrement ?

Si l’on appliquait à Donald Trump la typologie de la droite française développée par l’historien René Rémond (1918-2007), on pourrait dire que le président américain appartient à la tendance bonapartiste. Il cherche à établir entre lui et ses partisans une connexion directe. Les législateurs sont donc dépeints comme des personnages corrompus au service des élites et d’intérêts particuliers. Donald Trump est en ce sens l’héritier de Napoléon III, qui a dissous l’Assemblée nationale lors du coup d’Etat de 1851. Aujourd’hui, l’animosité de la foule rassemblée le 6 janvier ne visait pas que les démocrates mais aussi les républicains du Congrès qui ne se sont pas pliés à la volonté du président.

Comment décrire la foule qui a agi à Washington ?

D’après ce que l’on en sait pour le moment, différents groupes étaient présents. Les Proud Boys, une milice d’extrême droite, et des nationalistes blancs ont fourni l’avant-garde. Ces éléments sont bien organisés et violents, il semble qu’ils aient mené la charge. Ce sont eux qui ont cassé les fenêtres du Congrès et ils avaient clairement l’ambition de s’introduire dans le bâtiment. Il y avait des adhérents de la théorie du complot QAnon. La photo d’un homme portant une coiffe en fourrure avec des cornes a largement circulé. Jacob Anthony Chansley, alias Jake Angeli, est connu dans les cercles conspirationnistes QAnon. Et le dernier groupe présent était composé d’électeurs de Trump. Ils sont généralement restés à l’arrière et se sont peu aventurés à pénétrer dans le Capitole. Il y avait dans ce contingent davantage de femmes. Ces électeurs n’étaient pas non plus costumés, comme ont l’habitude de le faire les tenants de QAnon.

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Il est intéressant de comparer cette foule à celle qui était présente à Charlottesville en août 2017. Lors de ce rassemblement d’extrême droite en Virginie, une contre-manifestante avait été tuée.

La foule rassemblée le 6 janvier est plus inquiétante. Car les nationalistes blancs ne sont plus seuls, deux groupes supplémentaires étaient présents. Ce rapprochement va-t-il durer ? On ne peut pas le dire. Les causes défendues et les objectifs poursuivis par chacune de ces mouvances diffèrent.

Une forme d’émulation est en cours. Des événements comme ceux du 6 janvier s’étaient déjà produits d’une certaine manière dans le Michigan. En mai, des protestataires armés étaient entrés dans la législature de cet Etat pour s’opposer aux mesures prises contre la pandémie. Après ce coup d’éclat, intimider les législateurs a soudainement semblé envisageable.

Dans votre travail, vous étudiez le rôle en démocratie de la tolérance et de la retenue, deux normes non écrites que doivent observer les élites politiques. Mais qu’en est-il au niveau des citoyens ? Comment certains tabous ont-ils pu ainsi être transgressés ?

On utilise en psychologie sociale le concept d’ignorance pluraliste pour expliquer le choix de se conformer à l’opinion dominante opéré par les individus dont le point de vue est minoritaire. Ils adoptent ce comportement, car ils ignorent qui partagent leurs idées. Se croyant plus isolés qu’ils ne le sont réellement, ils n’osent pas exprimer certaines idées et enfreindre certaines normes.

Mais la présidence transgressive de Donald Trump permet de sortir de cette ignorance. La norme n’a plus de valeur puisque l’homme le plus puissant du pays la méprise. Les individus entretenant des points de vue radicaux qui se croyaient auparavant seuls trouvent en outre, lors des meetings organisés par le président sortant, toute une foule de gens qui partagent leurs convictions. Certains discours, symboles et gestes deviennent ainsi autorisés.

Evidemment, s’extirper de l’ignorance pluraliste est parfois libérateur dans certains contextes. Mais aujourd’hui nous assistons à la diffusion d’idées et de comportements dangereux et violents. Le risque est d’autant plus grand si aucune sanction ne vient s’abattre sur les responsables.

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Les événements du 6 janvier ne sont-ils pas, davantage qu’un baroud d’honneur, une répétition avant la reproduction d’autres événements du genre ?

Cette date marque la fin de la présidence Trump et du trumpisme. Mais nous avons peut-être assisté à la naissance d’un mouvement. Certains sortaient du Congrès en disant que la prochaine fois ils viendraient armés. Il est difficile de savoir à quel point il faut les prendre au sérieux.

Néanmoins, il est urgent d’agir. Il s’agit bien de terrorisme intérieur. La police doit pouvoir infiltrer ces réseaux. Mais il faut faire attention à ce que les moyens qui seront pris ne soient pas par la suite employés à des fins contestables, des garde-fous doivent être mis en place. Un tel détournement de moyens pris à des fins légitimes s’est déjà produit par le passé. L’arsenal utilisé au cours de la chasse aux sorcières anticommuniste dans les années 1950 avait d’abord été développé pour lutter contre la diffusion du nazisme aux Etats-Unis. En dépit de ce risque, l’administration Biden doit faire preuve de fermeté.

Que faire encore pour repousser la menace et renforcer la démocratie en Amérique ?

A plus long terme, il faut pousser le Parti républicain à sortir de ses bastions traditionnels. Ce parti a si bien su mobiliser certains groupes, souvent les plus radicaux, depuis quarante ans, qu’il en est aujourd’hui prisonnier. Pour le moment, il s’en remet à un électorat rural de l’Amérique profonde, il peut ainsi rassembler suffisamment de voix au collège électoral pour espérer remporter la présidentielle. Au cours des vingt dernières années, les présidents républicains n’ont remporté qu’une seule fois le vote populaire lors de l’élection de novembre. Les conservateurs partent donc avec un avantage indu.

Structurellement et politiquement, des éléments incitatifs doivent donc être créés afin que le parti diversifie sa base. Pour cette raison, nous devrions nous débarrasser du collège électoral, accorder le statut d’Etat au District de Columbia, étendre les droits civiques. Autrement dit, rendre notre démocratie plus démocratique. Adopter de telles réformes forcerait les républicains à tenter de convaincre de nouveaux électeurs plutôt que de s’en remettre à un électorat blanc.

« Selon une étude réalisée après le 6 janvier, 45 % des électeurs républicains justifient l’assaut contre le Capitole »

Après l’assaut contre le Congrès, plusieurs sénateurs républicains ont revu leur position et ont voté en faveur de la certification du résultat de la présidentielle, contrairement à ce qu’ils avaient d’abord annoncé. Faut-il croire qu’ils ont finalement choisi de jouer leur rôle de contre-pouvoir ?

C’est un peu tard, non ? Ces sénateurs font sans doute preuve d’opportunisme. Mais d’un autre côté, ce type d’opportunisme est nécessaire et bienvenu. J’espère que beaucoup d’autres suivront leur exemple. Prétendre se soucier du maintien de l’Etat de droit vaut mieux que de défendre le nationalisme blanc promu par Donald Trump.

Qu’en est-il du Parti républicain ? Peut-on croire que le centre droit puisse maintenant reprendre le dessus sur la frange populiste ?

Rien n’est moins sûr. N’oublions pas que, entre la Chambre des représentants et le Sénat, plus d’une centaine d’élus doutent toujours de la sincérité de la présidentielle. Selon un sondage publié en décembre 2020, 77 % des électeurs républicains expliquent la défaite de Trump par un supposé « vol » du scrutin. Une autre étude d’opinion, réalisée après le 6 janvier, montre que 45 % des électeurs républicains justifient l’assaut contre le Capitole, ce qui représente un socle important. Mais ce sondage démontre aussi qu’il y a de fortes divisions au sein de l’électorat de droite.

On peut même imaginer que Donald Trump décide de se porter de nouveau candidat en 2024. Un précédent existe. Theodore Roosevelt, qui avait quitté la présidence en 1909, a tenté de se faire réélire en 1912, mais pas sous l’étiquette républicaine. Il a ainsi provoqué une division du vote républicain. Ce scénario pourrait se répéter.

Marc-Olivier Bherer

Complotistes, néonazis, négationnistes… qui sont les insurgés du Capitole ?

Les hommes qui ont pénétré dans l’enceinte du Congrès sont accusés par certains pro-Trump d’être des « antifas » déguisés. Ils appartiennent, en réalité, à une frange des plus radicales de l’extrême droite. 

Par William AudureauPublié le 07 janvier 2021 à 14h55 – Mis à jour le 08 janvier 2021 à 20h50  

Temps de Lecture 5 min. 

https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2021/01/07/complotistes-neonazis-negationnistes-qui-sont-les-insurrectionnistes-du-capitole_6065491_4355770.html

Plusieurs leaders de la tentative d’insurrection du Capitole, comme Jake Angeli et Jason Tankersley, posent devant les photographes, le 6 janvier.
Plusieurs leaders de la tentative d’insurrection du Capitole, comme Jake Angeli et Jason Tankersley, posent devant les photographes, le 6 janvier. AFP

La photographie a fait le tour du monde. Quatre hommes vêtus d’un accoutrement inhabituel pour les lieux (voire inhabituel tout court) ont posé devant l’objectif des photographes de presse présents lors de la tentative d’insurrection au Capitole, à Washington, dans la soirée du 6 janvier.

Face aux images hors norme du Congrès américain envahi par des militants, plusieurs comptes influents de la complosphère d’extrême droite ont défendu la thèse selon laquelle certains d’entre eux étaient, en réalité, des antifascistes payés par le milliardaire George Soros pour infiltrer le mouvement et dégrader son image publique – un argument déjà avancé pour se dédouaner des violences commises lors des manifestations anti-Black Lives Matter. Mais l’analyse de leur profil ne laisse aucun doute : il s’agit de figures profondément ancrées à l’extrême droite de l’échiquier politique américain, bien connues des organismes de veille des discours haineux.

  • Jake Angeli, figure de la mouvance complotiste QAnon
Jake Angeli, le 6 janvier au Capitole. STEPHANIE KEITH / REUTERS

L’homme tatoué, reconnaissable à son imposant couvre-chef cornu en forme de castor, évoquant le chanteur du groupe Jamiroquai, a suscité un intérêt tout particulier. Pour son look, d’abord, mais aussi son aplomb. Installé au bureau du président du Sénat américain, il a été photographié par un journaliste du New York Times en train de demander où était le vice-président, Mike Pence.

Photo of Senate right now. ‘Where’s Pence, show yourself!’ protester shouts https://t.co/xGVKMnsf3T— stevennelson10 (@Steven Nelson) 

Celui-ci apparaissait déjà en mars 2020 à Tempe (Arizona), lors d’une manifestation en faveur du mouvement Black Lives Matter. Qu’en déduire ? Pour certains, comme l’influenceur pro-Trump français Silvano Trotta, aucun doute : c’est donc qu’il s’agit d’un « antifa » infiltré – un motif régulier du récit conspirationniste pro-Trump. Sauf que l’homme en question figurait du côté des contre-manifestants. Une journaliste du journal local AZ Central avait alors pu l’interviewer : Jake Angeli, de son vrai nom, y soutenait sans équivoque le président en poste, cible d’une cabale, selon lui, des « médias mainstream » mais « soutenu par le peuple ».

La journée avait, par ailleurs, été marquée par des affrontements« Il était venu pour perturber la marche des Black Lives Matter, et non y prendre part », confirme au Monde l’auteur du cliché pris à Tempe, Brett Lewis. Sur la photographie non recadrée, on voit l’individu porter une pancarte « J’ai été envoyé par Q », référence à un personnage infiltré à la Maison Blanche qui, dans l’imaginaire des complotistes pro-Trump du mouvement QAnon, lutterait contre un « réseau pédo-sataniste liée au Parti démocrate », avec l’aide de Donald Trump. Ironie du sort, celui que les complotistes qualifient, désormais, d’acteur antifa dénonçait lui-même, en juin 2020, « les antifas [qui] sont achetés et payés par George Soros ». 

Jake Angeli, whom I interviewed at a rally for President Trump a few weeks ago, is toward the end of the crowd. H… https://t.co/UsKHA6ifqs— brieannafrank (@BrieAnna J. Frank 🌵) 

Celui qui est également surnommé « QAnon shaman » est l’une des figures du mouvement en Arizona. Il avait déjà été photographié en novembre 2020, lors d’une manifestation pro-Trump dans la ville voisine de Phoenix, et avait d’ailleurs servi d’illustration à un article du Monde consacré à cette mouvance. Dans une autre photographie disponible dans un catalogue en ligne, il arbore cette fois un panneau, où est inscrit « Tenez bon, patriotes ».

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Dans une autre vidéo, il explique lutter contre la « corruption au plus haut niveau du gouvernement », et les « institutions bancaires centrales » qui utilisent leur argent pour « construire des bases souterraines » et développer des « technologies secrètes, comme le clonage ou l’antigravité, pour mettre en place le nouvel ordre mondial », motif classique du complotisme.

https://www.youtube.com/embed/22d6tRXxVeg?autoplay=0&enablejsapi=1&origin=https%3A%2F%2Fwww.lemonde.fr&widgetid=1

Vêtu chaque fois du même accoutrement, il arbore, par ailleurs, sur le torse un tatouage constitué de trois triangles enchevêtrés. Il s’agit du valknut, le symbole des guerriers libérés dans la mort, dans la culture viking, et l’un des codes du wotanisme, une idéologie mêlant références néopaïennes à la mythologie nordique et le suprémacisme blanc – il est répandu chez les militants suprémacistes.

  • Will Watson, un admirateur du conspirationniste Alex Jones

@marcorubio It’s antifa https://t.co/IDS5otTLXP— AshD1385 (@Ashley Marie ✝️ 🕊) 

Une autre rumeur accuse l’homme qui marche à ses côtés, sur une photo de l’AFP, d’être lui aussi un « antifa », en entourant de rouge son tatouage au poignet. Celui-ci – croient savoir certains défenseurs de Donald Trump – serait un symbole soviétique. Il s’agit, en réalité, du symbole d’un… jeu vidéo. En l’occurrence, le titre français Dishonored, sorti en 2013, comme l’a confirmé son réalisateur, Harvey Smith. Plus exactement, ce symbole est baptisé « marque de l’outsider » et définit dans l’univers du jeu une personne choisie par l’outsider – une divinité humaine ambiguë – pour avoir le droit d’utiliser des pouvoirs magiques.

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L’homme en question a été identifié dans un premier temps par la presse américaine comme étant Jason Tankersley, un professeur de MMA (un sport de combat) et vétéran de la scène néonazi de 39 ans – lui a nié sur son compte Facebook, avoir été présent à Washington, et cette association est désormais mise en doute

Selon Alabama Political Reporter, un site politique fédéral, et Lead Stories, un site de vérification américain, il s’agirait plutôt de Will Watson, de Montgomery, un passionné de jeux vidéo partageant régulièrement sur ses comptes les vidéos conspirationnistes d’Alex Jones, le fondateur du site d’extrême droite InfoWars. L’intéressé a confirmé être bien l’individu en question sur son compte Instagram, qui a depuis été supprimé.

  • Matthew Heimbach, cadre du parti néonazi américain
Jason Tankersley (à gauche) posant avec Matthew Heimbach (au centre), cadre d’un mouvement néonazi américain. PHILLY ANTIFA

Une autre image très partagée, issue elle aussi de Philly Antifa, montre l’homme au tatouage de Dishonored à côté d’un autre homme, brun, qui ressemble à la personne masquée qui l’accompagne au Capitole. Il s’agit de Matthew Heimbach, fondateur de feu le Traditionalist Worker Party, microparti luttant contre la « dégénérescence de la chrétienté », puis depuis sa dernière condamnation pour violence, cadre du National Socialist Movement, parti néonazi américain. Il n’est toutefois pas possible de l’identifier formellement, celui-ci portant un masque sur la photo dans l’enceinte du Capitole.

  • Un ancien du KKK, un négationniste, des Proud Boys…

Le site américain Forward recense, par ailleurs, d’autres militants néonazis présents au Congrès, comme Brien James, skinhead de 45 ans, ancien membre du Ku Klux Klan, qui se vante d’avoir été poursuivi plusieurs fois pour tentatives de meurtres et agressions racistes, rapporte le Southern Poverty Law Center, organisme de ressources américain contre les discours haineux. Devant l’enceinte figuraient également des Proud Boys, un groupe violent antisémite et antimigrants.Lire aussi le cadrage : Les Proud Boys, miliciens d’extrême droite, fiers d’être cités par le président

Le journaliste du Mainer New Scoop, Nathan Bernard, a reconnu le commentateur politique Nick Fuentes, banni des principales plates-formes comme YouTube, Twitch ou Reddit, connu pour ses discours niant l’holocauste ; ou encore Anthime Gionet, alias Baked Alaska, idéologue de l’« alt-right », théoricien du « génocide blanc » et d’une supposée « mainmise juive sur les médias ». Celui-ci a nié être entré dans le Capitole, mais a confirmé sa présence à ses abords.

Un autre, immortalisé par une photo le montrant avec une chaussure posée sur le bureau de la chef des démocrates à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, est un militant proarmes et nationaliste blanc, Richard Barnett, qui se dit prêt à subir une mort violente, relate le Washington Post.

Mise à jour du 7 janvier : ajout des réactions de Jason Tankersley, qui nie avoir été présent, et de Baked Aleska.

Mise à jour du 8 janvier : modification du paragraphe consacré au conspirationniste Will Watson, initialement identifié par la presse américaine comme étant le vétéran néonazi Jason Tankersley.

William Audureau

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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