-Deux campagnes de dépistage massif débutent ce lundi au Havre et à Charleville-Mézières, avant d’envisager une campagne nationale pour évaluer les « contraintes logistiques » et organiser l’isolement des personnes contaminées ?

Publié le 14/12/2020

Expérimentation du dépistage de masse : ça commence aujourd’hui en France

Le Havre, le lundi 14 décembre 2020

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– Deux campagnes de dépistage massif débutent ce lundi au Havre et à Charleville-Mézières. Elles doivent durer cinq jours.

Ce type de campagne avait été préconisé dès le 14 novembre par le Conseil scientifique, qui, dans une note recommandait de procéder à des « dépistages dans quelques métropoles » avant d’envisager une campagne nationale pour évaluer les « contraintes logistiques » et organiser l’isolement des personnes contaminées.
L’Assemblée nationale avait, elle aussi, largement adopté, le 3 décembre, une résolution demandant au gouvernement de s’inspirer des exemples étrangers en matière de dépistage « systématique » du Covid-19.
Dans ce contexte, Charleville-Mézières et le Havre avaient toutes deux été volontaires pour tester cette stratégie en France, déjà mise en place en Slovaquie et au niveau local à Liverpool ou dans le sud-Tyrol.

Un ancien Premier ministre en renfort

Dans les colonnes du Journal du Dimanche, l’ancien Premier ministre et maire du Havre, Edouard Philippe explique qu’il propose aux 270 000 habitants de la communauté urbaine de sa ville de se faire dépister gratuitement et rapidement, promettant un résultat « dans la demi-heure » grâce à des tests antigéniques. Pour accueillir le plus de monde possible, plus de 50 sites seront ouverts dans les pharmacies, laboratoires et cabinets médicaux, ainsi que 20 centres conçus pour accueillir plusieurs centaines de personnes par jour. « 250 élèves de l’école d’infirmiers, mais aussi les pharmaciens, les médecins, la protection civile, la Croix-Rouge », ont été mobilisés, a-t-il encore indiqué ajoutant que des tests seront également proposés aux personnels de l’Education nationale dans tous les établissements scolaires, et à tous les élèves dans quatre lycées.
En outre, à l’occasion d’une visite d’Olivier Véran ce matin au Havre, Edouard Philippe a annoncé que les « services de l’Etat » et les hôtels allaient être mis à contribution pour permettre d’isoler des cas positifs qui souhaitent l’être.
Au-delà de l’espoir de « casser » l’épidémie dans ces métropoles, ce qui ne se fera pas sans un isolement strict, à propos duquel des incertitudes subsistent, l’objectif affiché est de mieux connaître les lieux de contamination et les situations à risque.

La participation : une inconnue majeure

Pour l’agglomération de Charleville-Mézières-Sedan, qui regroupe 58 communes et compte 122 000 habitants, l’Agence régionale de santé Grand-Est a annoncé pouvoir réaliser quelque 4500 tests PCR par jour et disposer d’environ 50 000 tests antigéniques.

« Une centaine d’agents, étudiants, personnels soignants, pompiers, personnel de santé ou la Croix-Rouge sera mobilisée » pour cette opération, a indiqué Guillaume Mauffré, délégué territorial de l’ARS dans les Ardennes.
Quatre équipes mobiles seront aussi déployées pour se déplacer dans les entreprises du département. Comme au Havre, les personnes testées positives pourront, si elles le souhaitent, être isolées pendant sept jours dans des structures hôtelières, tandis que toutes les personnes positives seront l’objet d’un accompagnement spécifique pour leur rappeler les implications de ce résultat, leurs droits et leurs devoirs.

Outre la question majeure du respect de l’isolement, celle de la participation des populations est également en suspens.

« Nous espérons toucher entre 15 et 20% de la population ardennaise soit environ 50 000 personnes« , a indiqué le préfet du département, Jean-Sébastien Lamontagne. Edouard Philippe, lui ne se « fixe pas d’objectif. À Liverpool, ils ont réussi à tester environ un tiers des 500 000 habitants en quatre jours. Si on testait 50 % de la population, je serais le plus heureux des hommes ! Nous serons sans doute en dessous » prévient-il. « Si nous parvenons à dépister un nombre significatif de personnes, nous découvrirons forcément des cas asymptomatiques. (…) Et, ainsi, on évitera des transmissions » relève-t-il en appelant à la « responsabilité » de ses concitoyens.

Si intuitivement on peut penser que de telles campagnes peuvent permettre, à moyen terme, de diminuer l’incidence de SARS-CoV-2 (à condition qu’un véritable isolement des cas positifs soit appliqué) ses effets restent difficiles à quantifier.

Les autorités britanniques avaient tiré un bilan positif à Liverpool. « La combinaison entre le dépistage en masse et les mesures prises à Liverpool a fait baisser les cas de manière véritablement remarquable, bien plus vite que je n’aurais estimé possible », avait ainsi déclaré à la BBC le ministre de la santé, Matt Hancock, deux semaines plus tard.
Au contraire, en Slovaquie, le Premier ministre Matovic est désormais bien pessimiste : « J’ai perdu le combat pour l’utilisation des tests massifs comme alternative au confinement », a-t-il ainsi déclaré mercredi.
Reste qu’en France, d’autres agglomérations vont tester le dispositif la semaine du 11 janvier : Roubaix et Saint-Etienne.

F.H. 

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Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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