DÉCRYPTAGES
A partir des données des hospitalisations en France, visualisez où se situent les zones en tension, là où le virus s’est le plus étendu.
Un article mis à jour tous les jours a priori à 19 heures
Les données de cet article de suivi sont automatiquement mises à jour toutes les 24 heures à partir les chiffres consolidés du jour publiés par Santé publique France.
Dès le début du premier confinement en France, mardi 17 mars à midi, les autorités sanitaires ont recensé les personnes admises à l’hôpital pour des raisons liées au Covid-19 (quelle que soit la gravité de leur état). Ces données nous permettent d’analyser la situation département par département et de voir où se trouvent les territoires en tension.
Hospitalisations en France liées au Covid-19
Ce graphique représente le nombre de personnes prises en charge à l’hôpital sans les victimes dans les Ehpad – depuis le 18 mars en France métropolitaine et outre-mer.

Au 25 novembre, 29 972 personnes sont hospitalisées dans les établissements de santé français en raison de la maladie Covid-19 ou d’une affection liée, parmi elles 4 148 sont en réanimation (soit 13,84 %), selon le décompte fourni par Santé publique France.
Entre le 18 mars et le 25 novembre, 34 780 personnes sont mortes de cette maladie à l’hôpital. Dans le même temps, 15 838 en sont mortes en Ehpad et en EMS, soit un total de 50 618 victimes.34 780 morts à l’hôpital depuis le 18 mars
Département par département
Le Tarn
Cette carte représente la proportion de cas graves de Covid-19 par département (en personnes pour 10 000 habitants soit ‱), selon les données de Santé Publique France, actualisées chaque jour.

Les départements français peuvent être divisés en quatre groupes :
- 58 connaissent une stabilisation de l’épidémie
- 23 connaissent une hausse plutôt modérée
- 14 connaissent une baisse du nombre des hospitalisations dont le Tarn
- 6 enregistrent une hausse rapide
Où le niveau des hospitalisations diminue
Dans 14 des 101 départements français, on observe une baisse du nombre de personnes hospitalisées pour une affection liée au Covid-19
Tarn (81) 40,740,733 hospitalisations pour 100 00033 hospitalisations pour 100 000 au 25 novembre (soit 128 patients)

Nombre de morts à l’hôpital par jour moyenne hebdomadaire

- Evolution de la mortalité, toutes causes confondues
Le graphique ci-dessous permet de visualiser l’évolution de la mortalité en France depuis le 1er mars. Les données proviennent du répertoire national d’identification des personnes physiques de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) et présentent les décès survenus sur le territoire national, toutes causes confondues.Evolution de la mortalité en France

Le nombre de décès de patients malades du Covid-19 est plus important chez les personnes âgées, comme le montrent les données recueillies par l’Institut national d’études démographiques (INED) auprès de Santé publique France. L’institut public publie sur une plate-forme ouverte à tous le décompte des décès dans les hôpitaux français de personnes testées positives au SARS-CoV-2, par groupes d’âges et par sexe.
A noter : il s’agit d’un bilan partiel, puisque les personnes mortes à leur domicile ou dans un établissement pour personnes âgées ne sont pas comptabilisées. Il est également important de prendre en compte la structure de la population, les femmes étant par exemple plus nombreuses que les hommes dans les tranches d’âges les plus élevées.
Répartition des décès dans les hôpitaux françaispar âge et par sexe, données provisoires mises à jour le 19 novembre

L’INED met également en libre accès des données internationales, dont la source et la méthodologie sont documentées pour chaque pays.

Commentaires Dr Jean Scheffer:
Comme beaucoup de départements de la moitié sud de la France, le Tarn a été beaucoup plus atteint au cours de cette deuxième vague. Mais, il faut noter qu’il a été plus atteint que la haute Garonne (3,3 hospitalisation / 10.000 hab versus 2, 4) et qu’en Midi-Pyrénées nous sommes le troisième département atteint, loin derrière les Hautes-Pyrénées (7,98) et juste après l’ Aveyron (3,81).
Au plan international, il était intéressant de suivre l’évolution de l’épidémie en Suède, car d’une part: – c’était le seul pays à ne pas avoir fait de confinement, mais avec des mesures de distenciation physique bien respectées, avec cependant l’absence d’obligation du port de masque –pendant longtemps la Suéde a fait partie des pays dont la mortalité était la plus élevée, devant la France.
L’évolution récente semble montrer une mortalité totale dans ce pays depuis février dernier, nettement en en baisse, puisque la Suède (en 24ème position) était hier passée derrière la France en 16ème position.
Mais aux dernières nouvelles davant la deuxième vague en Europe, la suède a décidé des mesures contraignantes jusqu’au 24 Décembre: Prise de décisions sanitaires : les textes du gouvernement doivent être approuvés par le Parlement. Ecoles : écoles maternelles, primaires, collèges, lycées et universités ouverts, bien que certaines universités aient opté pour le distanciel. Rassemblements, évènements : les évènements sont limités à 8 personnes. Lieux de culte : ouverts et offices religieux autorisés.

Ceci va relancer la polémique sur « fallait-il » confiner en France ? C’est oublier que notre pays n’avait pas la capacité hospitalière, en particulier en réanimation pour traiter correctement tous les patients y compris les plus âgés. On pourrait évidemment accuser le gouvernement de n’avoir rien fait pour créer ces lits qui nous manquaient lors de la première vague, malgré les engagements. On devait passer de 5000 lits de réanimation à 12.000 lits. Aucun n’a en réalité été créé en plus de 6 mois. Mais alors que de plus en plus d’infirmières quittent l’hôpital, les efforts de recrutement effectivement opérés n’ont même pas compensés les départs. On aurait sans doute créé des lits vides de personnel soignant !
On paye cher la politique d’austérité entretenue depuis 20 ans et aggravée sous Sarkozy et Hollande, avec même encore ces dernières semaines des suppressions de lits dans nos hôpitaux.

Contrairement à ce que disent ou pensent les politiques, de droite, mais aussi beaucoup à gauche (PS surtout), il n’y a pas trop de lits dans nos hôpitaux publics.
Bien sur d’aucuns vont nous dire que les prédictions très pessimistes du conseil scientifique et de l’Institut Pasteur qui annonçaient une deuxième vague encore plus forte, ne se sont pas confirmées. On pourrait répondre d’abord tant mieux pour les morts en moins. Mais plus sérieusement, le début du pic a été constitué surtout par des sujets jeunes, donc moins hospitalisés, moins de patients en réanimation et moins de décès. Il y a aussi une prise en charge plus efficace avec proportionellement, moins de transferts en réanimation depuis l’utilisation des corticoides et les intubations moins fréquentes. Cependant, il y a presque autant d’hospitalisations et une surmortalité très nette, bien que moins élevée qu’au premier pic. Il est possible aussi que les journées très chaudes avant l’arrivée du froid aient ralenti la circulation du virus.
Comment expliquer qu’en France, le confinement, le port du masque, les très nombreux tests aient eu une efficacité moins grande ?
Tout d’abord la gestion des tests a été frès désordonnée et n’a pas ciblé les personnes porteuses du virus sans symptômes (plus de 50% chez les jeunes). Tester les patients symptomatiques avait peu d’intérêt, il fallait les inciter à se confiner et tester leur entourage et leur contacts. Certains ont continué à aller travailler. Le traçage n’est efficace que si les résultats sont obtenu en 24h et si la circulation du virus ne dépasse pas 5000 sujets atteints en 24h. Il fallait donc reconfiner bien avant la date qui a été choisie par Macron, comme l’avait demandé de nombreux scientifiques, mieux organiser le testing, et trouver une solution pour rendre l’isolement des positifs effectif ainsi que celui de leurs contacts en attendant le résultat de leur test.
Finalement; il est toujours impossible de dire que les mesures de restriction sévères étaient indispensables, comparées à celles plus souples. Toutefois aucun pays n’a continué à vivre sans aucune restriction, même en Suède.
Voir aussi:
https://jeansantepolitiqueenvironnement.wordpress.com/2020/11/16/comment-demonter-hold-up/