Des policiers suspendus et une enquête ouverte après une violente interpellation à Paris
Samedi soir, trois policiers ont été filmés par une caméra de vidéosurveillance en train de s’en prendre violemment à un homme, sans aucun motif apparent.
Le Monde avec AFP Publié aujourd’hui à 11h58, mis à jour à 13h28
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Un déchaînement de violence inexplicable. C’est le sentiment laissé par l’enquête du média Loopsider mise en ligne jeudi 26 novembre qui révèle le passage à tabac d’un homme dans la soirée du samedi 21 novembre par trois policiers, à Paris. Dans cette enquête, le journaliste David Perrotin revient sur des événements qui se sont déroulés dans le 17e arrondissement de la capitale et révèle les conditions d’une interpellation plus que violente d’un producteur de musique dans l’entrée de son propre studio.
Les images publiées montrent un homme appelé Michel qui subit une volée de coups assénés par des policiers alors qu’il se trouve à l’entrée d’un studio de musique. Selon leur procès-verbal consulté par l’Agence France-Presse, les policiers ont tenté de l’interpeller pour défaut de port du masque. « Alors que nous tentons de l’intercepter, il nous entraîne de force dans le bâtiment », écrivent-ils.
Mais les images de vidéosurveillance de ce studio, également consultées par l’AFP, ne montrent pas cela. On y voit les trois fonctionnaires de police entrer dans le studio en agrippant l’homme puis le frapper à coups de poing, de pied ou de matraque. Dans leur rapport, les policiers ont écrit à plusieurs reprises que l’homme les avait frappés. Or, selon ces mêmes images, Michel résiste en refusant de se laisser embarquer, puis tente de se protéger le visage et le corps mais ne semble pas porter de coups. La scène de lutte dure cinq minutes.
Dans un second temps, des personnes qui se trouvaient dans le sous-sol du studio parviennent à rejoindre l’entrée, provoquant le repli des policiers à l’extérieur et la fermeture de la porte du studio. Les policiers tentent ensuite de forcer la porte et jettent à l’intérieur du studio une grenade lacrymogène qui enfume la pièce. D’autres images dévoilées par Loopsider et tournées par des riverains montrent les policiers pointer leurs armes dans la rue et intimer à Michel l’ordre de sortir du studio.
« Violences par personnes dépositaires de l’autorité publique »
A la suite de son interpellation violente, le producteur avait, dans un premier temps, été placé en garde à vue dans le cadre d’une enquête ouverte par le parquet de Paris pour « violences sur personne dépositaire de l’autorité publique »et « rébellion ». Mais le parquet de Paris a, finalement, classé cette enquête et ouvert, mardi, une nouvelle procédure pour « violences par personnes dépositaires de l’autorité publique » et « faux en écriture publique », confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN).
Moins de deux heures après la publication de cette enquête, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a réagi et fait savoir qu’il avait demandé au préfet de police de « suspendre à titre conservatoire » ces policiers. « Je me félicite que l’IGPN ait été saisie par la justice dès mardi. (…) Je souhaite que la procédure disciplinaire puisse être conduite dans les plus brefs délais », a écrit Gérald Darmanin dans un message publié sur Twitter.
Ça s’est passé samedi à Paris. 15 minutes de coups et d’insultes racistes. La folle scène de violences policières… https://t.co/uZqrA5IbZh— Loopsidernews (@Loopsider)
« Afin d’établir précisément les circonstances de l’interpellation de [cet homme], le préfet de police a saisi l’IGPN sur le plan administratif et a demandé au directeur général de la police nationale de suspendre à titre conservatoire les policiers impliqués », a précisé, dans la foulée, la Préfecture de police.
« Ces images sont insoutenables »
« Mon client a fait quarante-huit heures de garde à vue de manière injustifiée sur des propos mensongers des services de police qui l’ont outrageusement violenté », a dénoncé son avocate, Me Hafida El Ali. « Si nous n’avions pas les vidéos, mon client serait peut-être actuellement en prison », a-t-elle ajouté.
« Ces images sont insoutenables », a réagi jeudi sur Twitter le premier adjoint à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire. « Terribles et injustifiables images », a commenté de son côté le député écologiste ex-LRM Mathieu Orphelin.
L’Assemblée nationale a voté cette semaine la proposition de loi « sécurité globale », dont l’article 24 punit d’un an de prison et 45 000 euros d’amende la diffusion de « l’image du visage ou tout autre élément d’identification » de membres des forces de l’ordre en intervention, quand elle porte « atteinte » à leur « intégrité physique ou psychique ». Ce texte, qui doit être examiné au Sénat, a suscité de vives critiques de la part des journalistes et des défenseurs des libertés.
Mardi, le parquet de Paris avait déjà ouvert* deux enquêtes relatives à des faits de « violences » dont sont soupçonnés des policiers sur un migrant et sur un journaliste lors de l’évacuation d’un campement de migrants dans la capitale lundi soir
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*Evacuation du camp de migrants place de la République : deux policiers visés par des enquêtes pour « violences »
L’IGPN enquêtera sur ces faits, en marge de l’évacuation très violente menée par la police sur le campement érigé place de la République.
Le Monde avec AFP Publié hier à 10h49, mis à jour hier à 13h38
Temps de Lecture 2 min.
Le parquet de Paris a annoncé, mardi 24 novembre, avoir ouvert deux enquêtes relatives à des faits de « violences » à la suite de l’évacuation musclée d’un campement de migrants, en grande majorité afghans, dans la capitale. Plusieurs centaines d’entre eux s’étaient installés sur la place de la République, après une errance qui a duré plusieurs jours depuis le démantèlement d’un campement, mardi 17 novembre, à Saint-Denis, face au Stade de France.
Deux policiers sont visés pour leur comportement envers un migrant et envers un journaliste. L’Inspection générale de la police nationale (IGPN) a été chargée d’enquêter sur ces faits, qui se sont produits dans la soirée de lundi 23 novembre, en marge de l’opération menée par les forces de l’ordre.
La première enquête concerne des faits survenus dans le quartier Beaubourg à Paris : un homme vêtu de blanc, encerclé par un groupe de policiers, parvient à s’enfuir avant de chuter lourdement lorsqu’un policier en uniforme tend sa jambe sur son passage. Il se relève rapidement pour repartir en courant
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« Ça a dérapé totalement »

La seconde enquête concerne des faits visibles dans une vidéo diffusée sur Twitter par le journaliste Nicolas Mayart (Le Média), qui montre un policier maintenant au sol Rémy Buisine, journaliste-phare du média en ligne Brut, en brandissant sa matraque.
Selon le journaliste de Brut, qui a commenté ces images sur Twitter, c’est la « troisième fois » que le « même policier » s’en prenait à lui dans « la soirée ». Brut a assuré, mardi, sur Twitter que son journaliste avait été « molesté à plusieurs reprises ». « Ça a dérapé totalement », a estimé, mardi matin, Rémy Buisine sur Europe 1.
Notre journaliste @RemyBuisine a été molesté à plusieurs reprises par un policier alors qu’il couvrait pour Brut l’… https://t.co/laTRVzi2Fs— brutofficiel (@Brut FR)
La défenseure des droits va se saisir des faits
Très vite, des images de violences ont été relayées sur les réseaux sociaux. Des migrants sont sortis de leur tente par la force et à coups de matraque. Gérald Darmanin a annoncé, mardi, avoir demandé à l’IGPN (la « police des polices ») de remettre « sous 48 heures » les conclusions de son enquête administrative sur les violences constatées lors de cette évacuation.
Dans un Tweet, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, s’est ému d’« images choquantes » de ce démantèlement et a demandé un « rapport circonstancié au préfet de police de Paris » Didier Lallement, qui lui a proposé « la saisine de l’IGPN sur plusieurs faits inacceptables ».
La défenseure des droits, Claire Hédon, a annoncé qu’elle se saisissait de ces faits. Plusieurs associations, parmi lesquelles Médecins du monde et le Secours catholique, ont fait part de leur intention de saisir cette instance.
Selon le parquet de Paris, deux gardes à vue pour des faits de violences et d’outrage sur personne dépositaire de l’autorité publique, lors de cette évacuation, ont fait l’objet d’un classement sans suite avec rappel à la loi.
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Le Monde avec AFP
**Journée politique sous haute tension après les violences sur les migrants campés sur la place de la République
La majorité s’est retrouvée empêtrée dans ses contradictions, entre défense des policiers et refus d’endosser les violences.
Par Julie Carriat Publié hier à 03h29, mis à jour hier à 10h41
Temps de Lecture 4 min.
La séquence n’aurait pas pu tomber plus mal pour La République en marche (LRM). Lundi 23 novembre au soir, à la veille du vote de la proposition de loi sur la « sécurité globale » limitant la diffusion d’images de forces de l’ordre, la place de la République, à Paris, a été le théâtre d’une violente répression contre les centaines d’exilés qui l’occupaient.
Des journalistes filmant la scène ont été eux aussi bousculés et frappés, dans des scènes grâce à eux largement diffusées. Mardi, au lendemain de ces violences policières, l’exécutif et la majorité s’en sont dissociés vigoureusement, alors même que la journée parlementaire les destinait à faire voter un texte abondamment décrié sur la protection des policiers. Pour les oppositions, qui sont parfois parvenues au cours de cette journée à acculer l’exécutif dans ses contradictions, la parole du pouvoir ressort durablement discréditée de cet enchaînement
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Ces derniers jours, en effet, LRM a tour à tour voté le controversé article 24 amendant la loi sur la liberté de la presse au nom de la protection des policiers, assuré les journalistes de son « amour » par la voix de Christophe Castaner, mais aussi fustigé, pour une trentaine de députés LRM, les méthodes « fascistes » de Mediapart et de Libération après leur mise en cause du ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, dans la création et le financement d’un syndicat lycéen. Lundi soir, devant les images de forces de l’ordre arrachant les tentes des demandeurs d’asile installés place de la République et malmenant le journaliste de Brut Rémy Buisine, tous se sont accordés à les trouver « choquantes », le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, le premier.
Ce dernier a demandé mardi un rapport à l’inspection générale de la police nationale (IGPN). Dans un communiqué laconique, les ministres Marlène Schiappa et Emmanuelle Wargon ont, pour leur part, « souhaité rappeler que les migrants sont des personnes qui doivent être traitées avec humanité et fraternité »et promis d’œuvrer au logement des exilés.
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Contradictions

Pour la gauche il n’a pas été difficile, au lendemain de cette nuit de dérapages, de brocarder les contradictions accumulées. « On a l’impression qu’ils sont tous perdus, qu’ils ne comprennent plus le sens des mots qu’ils utilisent », a estimé le chef de file de La France insoumise (LFI), Jean-Luc Mélenchon, lors d’une conférence de presse. « Si M. Darmanin se couche le soir en nous proposant un texte de loi pour supprimer des images et se lève le matin en nous disant que les images sont choquantes, il va falloir qu’il éclaircisse les choses », a-t-il ajouté.
Le premier secrétaire du Parti socialiste, Olivier Faure, s’est dit « sidéré » et a demandé le retrait du texte de loi, tandis que la maire socialiste de Paris, Anne Hidalgo, a écrit au ministre de l’intérieur « pour lui demander des explications »quant à l’intervention de lundi et exprimé son inquiétude sur le « problème démocratique » posé par le texte sécurité.
Lors des questions au gouvernement, le député LFI Eric Coquerel a surenchéri. « Ces événements découlent directement de votre politique, dont la proposition de loi “sécurité globale” », a-t-il lancé au ministre de l’intérieur. Ce dernier, tout en concédant des manquements « graves » à la déontologie place de la République, ne s’est pas départi de sa ligne, celle d’un « soutien profond à l’immense majorité des forces de l’ordre qui risquent leur vie pour nous ». « Cette manifestation était-elle autorisée, légale ? La réponse est non. Fallait-il laisser sur la place de la République des centaines de tentes, de personnes sans l’évacuer ? La réponse est non. Est-ce que comme vous, j’ai pu être choqué par certaines images ? La réponse est oui », a-t-il lancé.
Trente abstentions chez LRM
Au sein de la majorité, l’évacuation de la place parisienne a figuré au premier rang de la réunion de groupe de LRM et suscité une certaine gêne. Les sensibilités sociales ont dit leur indignation, à l’instar de la députée Fiona Lazaar. « Changeons la réalité plutôt que vouloir limiter les images. Les images de ce soir le commandent », avait-elle lancé la veille. Comme 29 autres collègues, Fiona Lazaar s’est abstenue sur le texte « sécurité globale ».
D’autres députés ont posé des limites à cette indignation. « Il ne faut pas non plus être naïf sur l’instrumentalisation faite par l’extrême gauche et des associations qui utilisent cette misère à des fins politiques », estime le député LRM de la Creuse Jean-Baptiste Moreau. « Même quand les gens sont manipulés pour venir provoquer, il n’en reste pas moins que la dignité humaine est un principe fondamental », ajoute son collègue Jean-François Eliaou. D’autres encore, comme le député Roland Lescure, appellent – un classique pour les « marcheurs » – à trouver un équilibre : punir les agresseurs des policiers mais « examiner aussi les comportements parfois déviants de certains ».
La droite et l’extrême droite ont, quant à elles, plébiscité mardi soir la proposition de loi sécurité, mais le double discours de LRM n’y passe pas mieux qu’à gauche : les atermoiements agacent. Pour la présidente du Rassemblement national, Marine Le Pen, « à quoi sert de faire voter une loi pour protéger les policiers, si c’est pour les désavouer collectivement au moindre incident ou à la moindre provocation d’extrême gauche ? »
Les élus les plus à l’aise sur cette ligne sécuritaire s’étonnent des reculs de langage d’un gouvernement qui applique pourtant, à des nuances près, des mesures qui ont leurs faveurs. Le député Les Républicains des Alpes-Maritimes Eric Ciotti l’a résumé ainsi, mardi sur CNews : « Des instructions sont données à la police, la police exécute cette mission, et le ministre leur tombe dessus (…). J’avoue ne pas comprendre ce “en même temps” sécuritaire qui fait dire au ministre et au gouvernement tout et son contraire. »
***Evacuation des migrants place de la République : « une réponse uniquement répressive alors que l’enjeu est avant tout sanitaire »
Près de 450 personnes ont été évacuées de leur camp formé quelques heures plus tôt, lundi soir, à Paris. Les associations présentes au côté des migrants ont dénoncé la violence de l’opération, et le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, évoque des images « choquantes ».
Par Juliette Bénézit Publié le 24 novembre 2020 à 10h08 – Mis à jour le 24 novembre 2020 à 19h22
Temps de Lecture 3 min.

La scène a lieu place de la République. Des tentes sont arrachées manu militari à leurs occupants et confisquées par les forces de l’ordre. Un exilé chute à terre après avoir été projeté hors de son abri de fortune par deux policiers. Des couvertures, abandonnées au sol, sont piétinées au milieu des bousculades et des affrontements. Lundi 23 novembre au soir, l’évacuation d’un campement de migrants qui s’était formé quelques heures plus tôt, en plein cœur de Paris, a été marquée par la confusion et la violence.
Face aux images-chocs de certaines vidéos montrant l’évacuation, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a réagi peu avant minuit sur Twitter : « Certaines images de la dispersion du campement illicite de migrants place de la République sont choquantes. Je viens de demander un rapport circonstancié sur la réalité des faits au préfet de police d’ici demain midi. Je prendrai des décisions dès sa réception. »
Sur ces vidéos, on voit notamment un agent faire un croche-pied volontaire à un migrant qui est en train de courir. Celui-ci chute alors violemment. Une autre vidéo, d’ordre plus symbolique, montre les policiers en train d’embarquer dans un camion les dizaines de tentes saisies.
Migrants pourchassés
A 19 heures, environ 450 exilés – des Afghans en grande majorité – étaient venus poser leur tente au pied de la statue de la République, en présence de plusieurs associations, militants, élus et avocats. Depuis l’évacuation d’un important campement de migrants à Saint-Denis, le 17 novembre, entre 700 et 1 000 personnes sont toujours à la rue, sans solution d’hébergement, d’après les associations. De leur côté, les autorités ont indiqué avoir pris en charge 3 000 personnes dans des centres d’accueil ou gymnases d’Ile-de-France.Lire aussi Evacuation d’un campement de plus de 2 800 migrants au pied du Stade de France
Abuzar, un Afghan de 29 ans rencontré sur le campement, témoigne : « Ça fait quelques jours qu’on ne sait plus quoi faire. On n’a pas toujours de nourriture, on vit dans la rue et il commence à faire très froid. » Bouba, un Guinéen de 29 ans, complète : « On dort où on peut, dans les gares parfois, sinon on se débrouille chaque jour en fonction de ce qu’on trouve. » Dans un communiqué, l’association Utopia 56 a demandé à la Préfecture, à la Mairie de Paris et au gouvernement « la création de 1 000 places d’hébergement immédiat et inconditionnel afin de pouvoir mettre ces personnes à l’abri ».
Place de la République, les forces de l’ordre sont arrivées très vite après l’installation du campement. Corinne Torre, chef de mission à Médecins sans frontières, observe alors : « Leur objectif, c’est de démanteler immédiatement. On voit que la réponse à la situation est uniquement répressive alors que l’enjeu aujourd’hui est avant tout sanitaire. » Une à une, les tentes ont été enlevées, souvent violemment. A plusieurs reprises, les forces de l’ordre – filmées de près par des dizaines de smartphones – sont allées au contact avec les exilés, pourchassant certains d’entre eux qui essayaient de conserver leur tente.
La Préfecture de police de Paris et la préfecture d’Ile-de-France ont annoncé, dans un communiqué, la dissolution du campement peu après 21 heures. « La constitution de tels campements, organisée par certaines associations, n’est pas acceptable, ont déclaré les autorités. La Préfecture de police a donc procédé immédiatement à la dispersion de cette occupation illicite de l’espace public. Toutes les personnes en besoin d’hébergement sont invitées à se présenter dans les accueils de jour où des orientations vers des solutions d’hébergement adaptées à leur situation sont proposées très régulièrement aux migrants. »
Dispositifs saturés
Présent place de la République, l’adjoint à la Mairie de Paris chargé du logement, Ian Brossat (PCF), a indiqué au Monde que la municipalité avait fait deux propositions de relogement auprès de la préfecture d’Ile-de-France. Il dénonce « l’opération ratée du démantèlement du campement de Saint-Denis qui s’est mal déroulée, a été violente et a laissé certaines personnes sur le carreau ».Lire aussi Au nord de Paris, les campements de migrants deviennent des bidonvilles
Au cœur du problème : le dispositif d’accueil pour les demandeurs d’asile et le dispositif d’hébergement d’urgence de droit commun, tous deux saturés. « On pourrait dire que les préfets se renvoient la balle pour savoir qui va héberger les exilés, mais en réalité ils se renvoient des humains. Tout cela montre une mauvaise organisation de l’Etat sur cette question », dénonce Jean-Baptiste Eyraud, porte-parole de l’association Droit au logement.
Peu après 22 heures, dans la confusion, une centaine de personnes – des militants en majorité ainsi que des exilés – ont poursuivi leur chemin vers l’Hôtel de ville. En route, les forces de l’ordre ont fait usage de gaz lacrymogène pour disperser le groupe.
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