« Deuxième vague de Covid-19 : ce que disent les données de la mortalité en France »

Le Parisien observe qu’« habituellement, l’Insee n’est pas habitué à un tel rythme. Mais «exceptionnellement», en raison de la pandémie de Covid-19, l’Institut national de la statistique et des études économiques communique chaque semaine des données sur la mortalité toutes causes confondues en 2020 en France. Après une longue période estivale durant laquelle le rythme était moins soutenu, la mise à jour est redevenue hebdomadaire le 30 octobre ».
Le journal relève que « la dernière série, publiée ce vendredi 6 novembre, indique le nombre quotidien de morts sur la période allant jusqu’au 26 octobre. On y voit s’esquisser les prémices de la «deuxième vague» de Covid-19 sur le nombre de décès en France, 6 mois après la première ».
Le quotidien explique que « la semaine du 20 au 26 octobre, 1850 personnes ont ainsi perdu la vie en moyenne chaque jour, quel que soit le motif (accident, vieillesse, maladie grave, etc.), avec un pic à 1965 le 21 octobre. C’est 207 de plus que sur la même période de l’an dernier et 273 de plus par rapport à 2018 ».
« Cet écart devrait encore se creuser puisque les données les plus récentes sont «provisoires» et seront consolidées et réévaluées lors de la prochaine mise à jour, prévient l’Insee. Le nombre de décès enregistrés en France le 19 octobre avait, par exemple, augmenté de 9,3% entre la première estimation publiée le 30 octobre et sa mise à jour le 6 novembre », continue Le Parisien.
France Meslé, directrice de recherche à l’Institut national d’études démographiques (Ined), précise que « l’Insee a considéré que l’on pouvait se permettre de donner un premier chiffre si on est à environ 90% du nombre réel. Communiquer à J + 10, comme le font déjà les Britanniques, permet de donner des statistiques proches de la réalité ».
Baptiste Coulmont, sociologue, remarque quant à lui qu’« en mars, la courbe a augmenté très rapidement. Là, c’est moins rapide mais les chiffres annoncés pour la fin du mois d’octobre sont à des niveaux jamais observés à cette période lorsqu’on remonte à plus de 20 ans ».
Le journal note que « cet écart de mortalité du 20 au 26 octobre par rapport aux 2 années précédentes correspond à peu près au nombre de décès à cause du Covid cette semaine-là. 200 personnes sont décédées par jour en moyenne dont 160 à l’hôpital, selon nos calculs. Du 1er novembre à ce samedi 7 novembre, soit moins de 2 semaines plus tard, c’est plus du double : 483 décès quotidiens en moyenne, dont 364 à l’hôpital. Il y a donc fort à parier que la courbe de la mortalité toutes causes confondues grimpe davantage lors du prochain apport de données par l’Insee ».
France Meslé rappelle que « le problème des décès toutes causes confondues, c’est que l’on mélange un peu tout : les effets directs du Covid, ses effets indirects si d’autres maladies sont moins prises en charge ou, à l’inverse, s’il y a moins d’accidents, et les autres causes ».
Le Parisien note que « comme il n’y a eu ni «révolution thérapeutique», ni variation importante de population, ni d’autre événement exceptionnel du type de la canicule de 2003 d’une année sur l’autre, «ces données restent un bon indicateur pour mesurer la surmortalité liée au Covid en attente d’avoir des résultats plus complets», souligne l’experte ».
Le quotidien évoque en outre « la carte de France de l’évolution de la mortalité du 1er septembre au 26 octobre par rapport à la même période de l’an dernier. La région Auvergne-Rhône Alpes est celle où le nombre de morts a le plus augmenté d’une année sur l’autre (+ 12%). Deux de ses départements, la Haute-Loire, la Loire, font partie des 7 territoires de métropole où la mortalité a grimpé d’au moins 20% ».Date de publication : 9 novembre 2020