Covid-19: nous avons beaucoup à apprendre des pays d’Asie démocratiques ou non

Covid-19 : comment les pays d’Asie ont réussi à laisser la pandémie à leurs portes

En Chine, au Japon, en Corée du Sud ou au Vietnam, l’épidémie du printemps a été maîtrisée et il n’y a pas eu de vague secondaire. 

Par Brice Pedroletti  Publié hier à 11h52, mis à jour hier à 17h20

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/11/06/comment-les-pays-d-asie-ont-reussi-a-laisser-la-pandemie-de-covid-19-a-leurs-portes_6058757_3210.html

Les bagages d’un groupe de visiteurs chinois sont nettoyés pour arrêter la propagation du Covid-19, à l’aéroport de Suvarnabhumi, à Bangkok, le 20 octobre 2020. Ces voyageurs feront ensuite un séjour de quatorze jours dans un centre de quarantaine d’Etat.
Les bagages d’un groupe de visiteurs chinois sont nettoyés pour arrêter la propagation du Covid-19, à l’aéroport de Suvarnabhumi, à Bangkok, le 20 octobre 2020. Ces voyageurs feront ensuite un séjour de quatorze jours dans un centre de quarantaine d’Etat. AFP

Après avoir mis en place, à partir de mars ou avril, des protocoles sécurisés et des restrictions à l’entrée sur leur territoire, principalement au moyen de quatorzaines systématiques, les principaux pays d’Asie du Nord-Est et du Sud-Est, de la Chine (4 739 morts) au Vietnam (35 morts) et à la Thaïlande (59 morts), en passant par Taïwan (7 morts), la Corée du Sud (475) et le Japon (1 799) ont remarquablement maîtrisé l’épidémie au printemps et n’ont pas connu de vague secondaire, ou l’ont jugulée assez rapidement. Ces pays ont choisi de ne pas baisser la garde cet été, et ce jusqu’à aujourd’hui, malgré quelques aménagements, tout comme la Nouvelle-Zélande (25 morts) et l’Australie (907) même si ces derniers ont dû reconfiner.

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Ces politiques se sont avérées un pari gagnant : si les flux de touristes et d’hommes d’affaires se sont taris dans tous ces pays, elles ont permis de continuer de faire fonctionner à un régime soutenu les économies – les commerces, les restaurants, les établissements sportifs ou culturels – mais aussi l’emploi dans les usines. Trois d’entre eux, la Chine, Taïwan et le Vietnam, ont même vu leurs exportations bondir de 6 % à 11 % au troisième trimestre par rapport à celui de l’année précédente, quand le Covid-19 était inexistant, signe qu’ils ont gagné en parts de marché tandis que l’Inde concurrente était frappée de plein fouet par le virus. Tous trois devraient éviter une récession.

Désormais, plusieurs de ces pays prévoient des « bulles de voyage » les uns avec les autres avec des protocoles allégés – comme entre Hongkong et Singapour d’ici fin novembre en principe, sans quatorzaine. La Chine et la Thaïlande travaillent à un accord en ce sens pour janvier. Les Australiens ont allégé leurs restrictions pour les Néo-Zélandais – mais pas l’inverse. La première ministre néo-zélandaise, tout juste réélue, Jacinda Ardern, a prévenu ses concitoyens qu’elle ne tenait à prendre aucun risque pour les vacances de l’été austral « et que le pays va continuer avec les restrictions en place aux frontières ». Certes longtemps retardés, ces dispositifs devraient soulager certains secteurs économiques.

Contraste saisissant avec l’Europe

Confronté à une pénurie de main-d’œuvre dans l’agriculture et les services sociaux, Taïwan vient de mettre en place des aides pour subventionner le séjour de quatorzaine pour des travailleurs étrangers – en général du Vietnam, des Philippines et d’Indonésie – tout en sécurisant dans des centres spécialisés leur quatorzaine.

Le contraste est saisissant avec la France et plus généralement l’Europe. Alors qu’une quatorzaine obligatoire aux entrées dans les aéroports hexagonaux a un temps été évoquée à l’approche du déconfinement en France, il n’en fut finalement rien : les Français et les étrangers munis de visa longue durée ou de carte de séjour, dont l’entrée sur le territoire a toujours été autorisée, n’ont cessé de revenir par charters, ou vols commerciaux, directement ou via des capitales européennes, pour certains de territoires où l’épidémie explosait comme les Etats-Unis, le Brésil ou l’Inde. Nombre d’entre eux étaient atterrés à leur arrivée en France du manque de mesures strictes de suivi sanitaire – en dehors d’une attestation sur l’honneur d’absence de symptômes rarement relevée.A

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Dans ces pays d’Asie parfois insulaires, tous dotés de frontières physiques à la différence de l’Europe de la libre circulation, la fermeture des frontières consécutive a l’épidémie de Covid-19 a parfois viré à l’excès de zèle. Le Japon a ainsi attendu l’été pour permettre à ses résidents étrangers ayant quitté le pays d’y revenir, un acte hautement discriminatoire pour une démocratie. L’Australie a interdit à ses propres nationaux de sortir du pays. Très peu d’entre eux restent ouverts aux touristes : la Thaïlande, par exemple, a accepté, de manière expérimentale, l’arrivée de touristes chinois sous quarantaine. Et Hongkong, uniquement pour les Chinois n’ayant pas été récemment à l’étranger – et avec quatorzaine.

Choix de gouvernance

Ayant tous mis en place au printemps des quatorzaines strictes aux frontières nationales – et dans le cas de la Chine et de l’Australie, entre des régions – ces pays ont pu dès lors mesurer la brèche potentielle que constituaient les mouvements de personnes une fois l’épidémie maîtrisée – et alors qu’elle commençait à ravager le reste du monde. A Taïwan, sur 568 cas de contamination identifiés depuis le début de la pandémie, 476 sont « importés » c’est-à-dire qu’ils se sont déclarés en quarantaine, et malgré des tests Covid-19 négatifs à l’arrivée des personnes. Ainsi le 3 novembre, parmi quatre nouveaux cas identifiés après leur retour récent, on compte un Taïwanais revenu de France, un autre du Royaume-uni et un autre d’Allemagne – tous âgés de moins de 30 ans.

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En Thaïlande, les autorités ont découvert de nouveaux cas à la suite d’une résurgence du Covid-19 dans la Birmanie voisine, attribués aux passages illégaux de frontière. Hongkong (106 morts) fait régulièrement face à des cas importés : trois des six contaminations récentes venaient ainsi du Royaume-Uni. Face au rebond épidémique européen, Hongkong a renforcé les exigences de test pour les passagers en provenance de ces régions.

Le recours à ces quarantaines ne tient pas à quelque trait « confucéen » pour les régions sous influence culturelle chinoise, ou à une quelconque « discipline collective » qui serait propre aux sociétés asiatiques : il découle de choix de gouvernance, encadrés par des mesures adaptées. A Taïwan, les personnes en quarantaine et n’ayant pas de symptômes peuvent s’isoler à domicile – avec un contrôle quotidien au téléphone, une localisation GPS et de très lourdes amendes pour les contrevenants.

« On rejoint son lieu de quarantaine avec son véhicule individuel ou en prenant un taxi spécial, désinfecté, il est interdit de prendre les transports en commun », note le Français Pierre-Yves Baubry, du bureau d’information du gouvernement deTaïwan. « Les quatorzaines ont clairement joué un rôle tampon qui a évité toute reprise épidémique », poursuit-il. Plusieurs cas de violation de ces règles ont défrayé la chronique et été dûment punis. A Hongkong, les personnes de retour de l’étranger peuvent aussi s’isoler chez elles – avec un bracelet électronique. La Nouvelle-Zélande a mis en place un système de « managed isolation » (isolement adapté) qui permet des allègements des conditions selon la situation du voyageur.

Obligations bien moins coûteuses

Rétrospectivement, ces obligations de confinement individualisé apparaissent aujourd’hui bien moins coûteuses ou attentatoires aux libertés que des confinements généralisés et à répétition. Un juste milieu, en Europe, aurait consisté en des quarantaines plus courtes, assorties d’un suivi par des tests intermédiaires.

Selon Fang Chi-Tai, professeur de santé publique à l’Université nationale de Taïwan, ces quatorzaines aux frontières n’ont de sens « que lorsque l’épidémie est maîtrisée, c’est-à-dire quand le taux de reproduction du Covid-19, soit le nombre de nouvelles contaminations par personne positive, est inférieur à un. Pour en arriver là, il faut tester en masse et établir des mesures strictes de distanciation sociale ».Ce qui fut le cas en France, au sortir du premier confinement.

Parmi les pays asiatiques, la Corée du Sud fait partie de ceux qui ont dû subir une deuxième vague – en plein mois d’août, à la suite des déplacements estivaux et des rassemblements, notamment d’évangéliques – mais alors qu’aucune entrée sur le territoire n’était autorisée sans quarantaine, puisque celle-ci avait été imposée le 1er avril.

Le pays recourt depuis aux recettes qui lui avaient permis de juguler la première vague : la mobilisation massive d’équipes de traceurs – dont un très grand nombre avait été recruté et formé durant la première vague –, l’accès à des données électroniques capables de compléter les informations transmises par les personnes positives interrogées (caméras de surveillance, suivi des achats de carte de crédit et applications spécialisées) et des tests massifs. Tout cas contact est bien sûr astreint à une quatorzaine. Il a fallu un mois à la courbe pour redescendre d’environ 441 cas de contamination quotidiens fin août, à une petite centaine en moyenne aujourd’hui.

Brice Pedroletti

Covid-19 : « Dans les mesures sanitaires, il y a des nuances entre pays européens, mais un gouffre entre l’Asie et l’Occident »

TRIBUNE

Christophe Gaudin – Politiste

Taïwan et la Corée du Sud font face au Covid-19 bien mieux que la Chine et sans attenter aux libertés. C’est d’elles que l’on doit s’inspirer, dit le politiste Christophe Gaudin.

Publié le 10 /11 / 2020 , mis à jour hier à 20h56    Temps de Lecture 5 min. 

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/11/04/covid-19-dans-les-mesures-sanitaires-il-y-a-des-nuances-entre-pays-europeens-mais-un-gouffre-entre-l-asie-et-l-occident_6058407_3232.html?xtor=EPR-32280629-%5Ba-la-une%5D-20201105-%5Bzone_edito_2_titre_10%5D

Tribune. Dans la seule journée du vendredi 30 octobre, où le deuxième confinement est entré en vigueur, le coronavirus a fait davantage de victimes sur le territoire français (545) qu’en Corée du Sud depuis le début de l’épidémie dans son ensemble (465 au 30 octobre). Par quelque bout qu’on prenne le problème (fiabilité des données, niveau de richesse, pyramide des âges…), la comparaison n’a rien de déloyal. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire est d’enfermer deux pays que rien ne relie dans un tête-à-tête. Rien n’est plus éloigné de ma pensée, puisqu’il s’agit au contraire de mettre en lumière un déséquilibre plus général, écrasant, entre l’Asie et l’Occident. On pourrait sans peine choisir des parallèles plus extrêmes, par exemple entre le Vietnam, qui a eu la sagesse de fermer immédiatement ses frontières [elles n’ont que partiellement rouvert depuis mi-septembre], et le chaos qui se répand dans la première puissance mondiale.

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S’il est donc pertinent dans une certaine mesure de s’interroger sur les mesures sanitaires prises ici et là en Europe, il ne faudrait pas que ces nuances deviennent l’arbre qui cache la forêt. Il y a des écarts entre pays voisins, mais un gouffre entre l’Asie et l’Occident. Une question gigantesque s’impose à nous : d’où vient cette panique qui submerge l’Occident ? Que s’y est-il passé pour le rendre si démuni, surtout par rapport à l’Asie ?

Contraste cruel

Les échappatoires ne sont pas de mise. Il en est une notamment à laquelle je pense, qui consisterait à porter notre impéritie comme une médaille et à en faire pour ainsi dire la rançon de notre liberté. Ainsi le philosophe André Comte-Sponville déclarait-il, le 23 octobre sur France Culture : « Je préfère attraper la Covid-19 dans une démocratie plutôt que de ne pas l’attraper dans une dictature. » Sans doute. Mais l’on peut se demander si l’alternative se pose vraiment en ces termes. Pour ce qui est de l’Europe tout du moins, les états d’urgence se succèdent pour y replonger quasiment aussitôt. C’est d’un même mouvement que la santé et les libertés publiques se dégradent.

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La perspective change si l’on se tourne vers l’Asie, puisque les jeunes démocraties de Taïwan et de Corée ont su faire face à l’épidémie bien plus efficacement que la dictature chinoise, y compris à en croire les chiffres notoirement sous-estimés de cette dernière. Mieux encore, elles y sont parvenues sans se confiner ni remettre en cause les acquis des dernières décennies. Dans ces deux pays, les partis issus de la dictature ont été défaits dans les grandes largeurs aux dernières élections.

Car en effet, si leurs gouvernements ont agi avec une transparence sans rapport avec l’Occident dans cette affaire, c’est aussi sous la pression populaire. La Corée du Sud a ainsi emprisonné quatre anciens présidents pour corruption depuis la fin des années 1990, rien de moins. Il existe également un système de pétition populaire, très suivi, sur le site de la Maison Bleue [la résidence et le bureau du président], grâce auquel les citoyens font entendre leur voix. L’élan des glorieuses manifestations démocratiques de l’hiver 2016-2017 n’est jamais totalement retombé.

Rappelons enfin que le gouvernement actuel a augmenté en deux ans le salaire minimum de presque un tiers (soit 16,4 % en 2018 et 10,9 % en 2019) malgré les chaebols [empires économiques familiaux] qui freinaient des quatre fers et la lente crue du chômage. Cette fermeté parle d’elle-même et, là encore, le contraste est des plus cruels pour l’Europe.

La meilleure ou la pire des choses

Bien sûr, la différence est que l’Asie part de loin, notamment en termes de libertés individuelles. Mais ce qu’il y a de plus remarquable avec Taïwan, la Corée du Sud et aujourd’hui Hongkong (lâchement abandonnée de tous), c’est justement la façon dont cette discipline collective propre aux sociétés confucéennes a trouvé à se renforcer dans l’opposition à des dictatures abominables. Le « nous » n’y a pas faibli dans la lutte, au contraire. C’est si vrai que jusqu’à aujourd’hui, ce pronom est de loin le plus fréquemment employé en coréen pour parler de soi (« je » est plus rare et s’utilise surtout quand on veut marquer la différence avec le groupe).

La chose est frappante au sujet du masque. L’habitude en Asie consiste d’abord à le porter quand on craint d’être malade, pour protéger les autres ; tandis qu’en Occident, où l’on ne pense le plus souvent qu’à soi, les patients asymptomatiques courent les rues sans se faire dépister et contaminent à tour de bras.

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Ainsi cette exigence asiatique peut-elle en un mot se révéler, comme la langue d’Esope, la meilleure ou la pire des choses. Elle peut unir un peuple dans sa lutte pour sa liberté comme, inversement, cimenter les pires despotismes. Tout l’enjeu est de savoir quelle tendance l’emportera sur l’autre. Mais dans la situation actuelle, la comparaison avec l’Occident se passe de commentaires. Le combat a déjà changé d’arène.

Haine de soi

J’irai même plus loin pour conclure : la globalisation est aujourd’hui un bolide sans pilote, lancé à toute allure dans le vide. Les échanges y ont été multipliés sans réflexion, avec pour résultat que les virus, les crises, les rumeurs, les toxiques en tout genre y prolifèrent sans frein. Ce n’est pas le fait de l’épidémie qui est nouveau, par exemple, mais bien sa vitesse, son ampleur qui la rendent hors de contrôle. Chacun sait que les décennies qui viennent mettront notre résistance à tous, en tant que peuple, à plus rude épreuve que jamais.

C’est dans ce contexte que la France a tant à apprendre de l’Asie. Cela fait si longtemps que notre pays cultive la haine de soi… On y démantèle l’école, les services publics, l’hôpital, l’industrie, la paysannerie, l’artisanat notre avenir comme notre héritage. On paie aujourd’hui au prix fort toutes ces erreurs.

Tournons donc nos regards vers les nations qui ressortent grandies de l’épreuve ; et dans le cas de Hongkong, soutenons leur lutte. Faute de nous ressaisir et de bâtir les nouvelles alliances qui s’imposent, il ne resterait plus qu’à nous résigner aux solutions vraisemblablement fort désagréables que l’impérialisme chinois viendrait tôt ou tard apporter à notre dilettantisme.

Christophe Gaudin est maître de conférences en sciences politiques à l’Université Kookmin, à Séoul.

*Lutte contre le Covid-19 : les leçons sud-coréenne et japonaise

La Corée du Sud et le Japon ont été relativement épargnés par le Covid-19 et ignorent la déconnexion entre pouvoir et population. Respect de l’hygiène et responsabilité collective s’y enseignent dès l’école. 

Par Philippe Mesmer et Philippe Pons  Publié le 19 octobre 2020 à 01h04 – Mis à jour le 19 octobre 2020 à 05h43

https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/10/19/lutte-contre-le-covid-19-les-lecons-sud-coreenne-et-japonaise_6056519_3232.html

Deux femmes portent le masque devant le temple du quartier d’Asakusa, à Tokyo, le 13 octobre.
Deux femmes portent le masque devant le temple du quartier d’Asakusa, à Tokyo, le 13 octobre. ISSEI KATO / REUTERS

Analyse. Face à la crise sanitaire provoquée par le Covid-19, la Corée du Sud et le Japon ont agi différemment en matière de mesures gouvernementales. Mais les réactions collectives et individuelles des populations ont été similaires. Si ni Séoul ni Tokyo n’ont recouru au confinement total, les deux pays n’en enregistrent pas moins des bilans de la lutte contre le virus qui peuvent surprendre : en dépit de récentes phases de résurgence, la Corée du Sud comptait 25 035 contaminations et 441 décès le 15 octobre, et le Japon 91 402 contaminations et 1 650 morts.

Corée

Ayant tiré les leçons de l’épidémie de syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) de 2015, le gouvernement sud-coréen a rapidement mis en place un traçage efficace de l’origine des contaminations. Sa communication, cohérente et simple, a facilité la mobilisation de la population. Les autorités ont en outre mobilisé les entreprises pharmaceutiques, afin de mettre au point en un temps record des tests de dépistage et disposer ainsi d’une rapide appréciation de la diffusion du virus

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Ce traçage des contaminations a suscité inquiétudes et débats sur la protection des données individuelles. Des campagnes de harcèlement en ligne de personnes « identifiées », parfois par erreur, comme porteuses du virus grâce aux informations données par les autorités ont provoqué des drames. Les données divulguées ont donc par la suite été limitées au sexe et à l’âge de la personne, aux lieux visités et aux heures de passage, en évitant toute identification. Grâce aux garde-fous mis en place, la population a adhéré aux décisions des autorités, en dépit des menaces potentielles qu’elles font peser sur la protection des données personnelles, voire d’abus de pouvoir des autorités.

Appels à la vigilance

Dans le cas japonais,

l’Etat a d’abord paru pris de court et a donné l’impression de fuir sa responsabilité. L’entêtement du gouvernement du premier ministre Shinzo Abe à maintenir les Jeux olympiques de Tokyo en juillet n’est pas étranger à ce manque de réactivité : ce n’est que pressé par le Comité international olympique qu’il a annoncé, fin mars, le report de l’événement. Prenant finalement en compte la dégradation de la situation, il déclarait une semaine plus tard l’état d’urgence.

Ne disposant pas de moyens légaux pour contraindre les commerces à fermer, le gouvernement, et surtout les gouverneurs des provinces, ont agi en enjoignant à la population de respecter un certain nombre de mesures barrières : port du masque, distanciation physique, hygiène des mains, télétravail ou confinement volontaire, prise de température et désinfection des mains à l’entrée des commerces et établissements publics. Après la levée de l’état d’urgence fin mai, ces appels à la vigilance ont été maintenus.

Selon le politologue Kazuto Suzuki, de l’université d’Hokkaido, le Japon a moins cherché à éradiquer le virus qu’à circonvenir les foyers et à les isoler. Il s’est également fermé à l’étranger, imposant des mesures sévères aux non-Japonais résidents pour rentrer dans l’Archipel s’ils en sortaient. Assouplies, ces mesures restent contraignantes.

« Maniaques de la propreté »

Bien que l’insuffisance des tests de dépistage laisse planer des incertitudes sur l’étendue réelle de la contamination dans l’Archipel, le sens des responsabilités individuelles et collectives a joué un rôle essentiel pour limiter la contagion.

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Japonais et Coréens sont éduqués depuis l’enfance à ne pas gêner les autres et à respecter les mesures d’hygiène : dès l’école primaire, les élèves apprennent à faire le ménage dans les salles de classe et à ramasser les déchets aux environs de l’école ; le temps de nettoyage fait partie du programme scolaire quotidien. Adultes, ils participent souvent au nettoyage des rues, sans que les autorités aient à mettre en place des campagnes de communication.

Les Japonais sont des « maniaques de la propreté », ironisent des étrangers. Peut-être. Les premiers Occidentaux arrivés dans l’Archipel à la suite de son ouverture au milieu du XIXe siècle s’étonnaient du fait que les Japonais se rendent si souvent au bain public. Les autochtones ne l’étaient pas moins que leurs visiteurs n’en fassent pas autant…

Pression sociale

Le souci de propreté dans les deux pays relève de la responsabilité individuelle, mais aussi collective, au point de nourrir un sentiment de culpabilité chez ceux qui n’ont pas pris les précautions nécessaires. La pression sociale à se conformer à ce que l’autre attend de soi (et que soi-même on attend de l’autre) n’est pas ressentie comme une atteinte à l’individualité de chacun, mais comme une obligation de la vie en communauté.

Dans certains cas, elle est excessive : selon un sondage réalisé en mai par l’université de Séoul, 62 % des personnes interrogées avouaient avoir plus peur de la stigmatisation en cas de contamination que des risques pour leur santé. Au Japon, ces pressions conjuguées à la dépression provoquée par les pertes d’emploi parmi les travailleurs précaires, dont la majorité sont des femmes, ont conduit certains au suicide (le taux a bondi en août).

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En dépit de ces effets tragiques dus à une sensibilité excessive de certains à la pression sociale, le sens de la responsabilité collective dans les deux pays paraît avoir été efficace pour endiguer la crise sanitaire. A commencer par l’usage du masque, qui fait partie des réflexes habituels pour ne pas contaminer les autres et se protéger soi-même (de la grippe en hiver ou du rhume des foins au printemps).

Si, au début de la pandémie, il y eut pénurie de masques au Japon, la majorité de la population en avait en réserve. Et en Corée du Sud, le gouvernement a immédiatement organisé un système de distribution et incité de petites entreprises à en fabriquer. Ces réflexes individuels et collectifs ont vraisemblablement contribué à contenir la contagion autant, sinon plus, que les mesures gouvernementales.

Philippe Mesmer(Tokyo, correspondance) et  Philippe Pons(Tokyo, correspondant

Le dénigrement du masque en Europe suscite la consternation en Asie

Le port préventif du masque a contribué à juguler les contaminations dans les pays développés d’Extrême-Orient, où l’appel à ne pas en porter en France si l’on n’est pas malade est vu comme une grave erreur. 

Par Brice Pedroletti  Publié le 21 mars 2020 à 08h00 – Mis à jour le 22 mars 2020 à 05h14

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/03/21/le-denigrement-du-masque-en-europe-suscite-la-consternation-en-asie_6033926_3210.html

Dans les rues de Taipei, à Taïwan, le 5 mars.
Dans les rues de Taipei, à Taïwan, le 5 mars. CHIANG YING-YING / AP

Le confinement généralisé de la population en France, après l’Italie et l’Espagne, rend perplexes les pays développés d’Asie. Ceux-ci voient tout à coup des sociétés aux économies sophistiquées n’avoir comme seule solution pour contrer l’explosion des contaminations que de recourir à une méthode primitive, au coût économique immense, que seule la Chine autoritaire, la première touchée par l’épidémie, a dû mettre en œuvre.

En serions-nous arrivés là si nous n’avions pas regardé de haut les mesures prophylactiques mises en place par les tigres asiatiques ? Celles-là même qui ont permis à Taïwan, Hongkong, la Corée du Sud et Singapour, et aussi, jusqu’à aujourd’hui le Japon, de se protéger d’une propagation exponentielle du virus. Voire, comme pour la Corée du Sud, de la juguler.

Une telle riposte, aux allures de ratage, laisse aujourd’hui un goût amer à ces pays qui doivent désormais se barricader contre l’arrivée de personnes infectées, venues non plus de Chine directement, mais de pays contaminés dans un deuxième temps.

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Tous ces Etats asiatiques ont tiré des leçons de l’épisode de syndrome respiratoire aigu sévère (SRAS) survenu en 2003, du syndrome respiratoire du Moyen-Orient (MERS) en 2015 et de plusieurs accès de grippe aviaire. Les aéroports de la région s’étaient alors dotés de caméras infrarouges mesurant la température des passagers, une mesure écartée en France au prétexte que « son efficacité n’est pas prouvée ». Les voyageurs ont pris l’habitude de remplir des formulaires de santé pour les remettre à des préposés en blouse blanche.

Face à l’épidémie de Covid-19, ces protocoles ont été très vite activés et enrichis de nouveaux dispositifs, afin d’établir la traçabilité des personnes déclarées plus tard infectées. Des mises en quarantaine ont ciblé les individus venant de zones infectées, ainsi que des restrictions à l’entrée du territoire – du moins à Taïwan, Hongkong et Singapour.

La mise à disposition de gels hydroalcooliques dans les lieux publics et la désinfection régulière des surfaces ont été la règle depuis le début. Enfin, les gouvernements se sont vite assurés que des masques étaient disponibles – tout en en réservant suffisamment, et de qualité supérieure, au personnel médical. Certains pays comme la Corée du Sud ont misé sur le dépistage massif, avec succès.

Mode de confinement ambulant

En France, comme dans le reste du Vieux Continent, cette chaîne prophylactique est largement incomplète, du moins vue d’Asie. Ainsi du port préventif du masque, qui n’est autre qu’un mode de confinement ambulant et individuel très largement présent dans la panoplie de la région.

A Hongkong, le microbiologiste Yuen Kwok-yung qui conseille le gouvernement de la région autonome et a fait partie de la délégation de scientifiques qui a visité la ville chinoise de Wuhan en janvier, épicentre de l’épidémie, a immédiatement préconisé le port « universel » du masque du fait des caractéristiques du virus, très présent dans la salive : pour se protéger soi, mais aussi les autres, en raison de la contagiosité de personnes asymptomatiques ou ressentant peu de symptômes.

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Le masque relève en Asie du « bon sens » : une rame de métro bondée où des gens discutent entre eux, soupirent et toussent est le scénario idéal de propagation de l’infection. Dans les villes chinoises, il est ainsi devenu au plus fort de l’épidémie interdit de se déplacer sans masque – ce qui a permis d’autoriser les sorties, tout en régulant leur fréquence au niveau de chaque immeuble. « Vous voulez stopper l’épidémie ? Mettez un masque ! », a lancé Hu Shuli, la fondatrice du site d’information chinois Caixin, dans un édito daté du 19 mars à l’attention des Occidentaux.

Née il y a des décennies au Japon, où c’est une politesse pour les gens se sentant malades d’en porter, la culture du masque s’est généralisée lors de la crise du SRAS dans toute l’Asie du Nord-Est. En Chine, la pollution de l’air en a fait un attribut normal du citadin, qui en fait des réserves chez lui.

Aussi, les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), reprises par les pouvoirs publics en France, de n’en porter que si l’on est « malade » ont dérouté en Asie, tout comme l’argument selon lequel les différentes normes de masques rendent compliquée son utilisation.

Résultat du déni initial

Cela a nourri une culture du déni, et du dénigrement : des vidéos d’incidents montrant des Asiatiques conspués précisément parce qu’ils portaient des masques dans le métro à Paris ont profondément choqué en Asie. Comme le fait que le personnel en contact avec le public français – les policiers, les caissières, les serveurs et le personnel médical non urgentiste – susceptible de propager le virus n’en porte pas. Le port de masque est même parfois proscrit pour le personnel de vente en France par crainte de « faire fuir le client » – l’inverse de l’Asie où un vendeur sans masque indispose.

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L’autre argument mis en avant en Europe est de prévenir la pénurie de masques pour le personnel médical. Or, celle-ci a bien lieu, alors que la Chine a rétabli ses stocks et souhaite en livrer aux Etats européens. Les pays d’Asie ont connu des difficultés d’approvisionnement en masques en janvier. La Corée du Sud a mis en place des mesures de rationnement. D’autres ont dopé leurs productions face à la demande.

A Hongkong, des fabriques ont surgi pour en confectionner. A Taïwan, des associations industrielles ont uni leurs forces pour monter soixante lignes de production en un mois. En Chine, General Motors et le constructeur de voitures électriques BYD ont décidé d’en fabriquer en masse. Une réponse dans l’urgence en forme de leçon pour l’Europe.Notre sélection d’articles sur le coronavirus

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Brice Pedroletti

Face au coronavirus, une exception japonaise intransmissible

Le meilleur bilan du Japon dans la lutte contre la pandémie tient plus à des mœurs locales, d’hygiène et de civilité, qu’à la politique gouvernementale. 

Par Philippe Pons et Philippe Mesmer  Publié le 26 juin 2020 à 12h27 – Mis à jour le 26 juin 2020 à 12h35

https://www.lemonde.fr/international/article/2020/06/26/face-au-covid-19-une-exception-japonaise-intransmissible_6044281_3210.html

Dans un restaurant de Tokyo, le 22 juin.
Dans un restaurant de Tokyo, le 22 juin. KIM KYUNG-HOON / REUTERS

A l’heure de la levée à travers le monde des mesures exceptionnelles prises pour combattre la contamination par le Covid-19, le Japon fait figure d’exception parmi les pays membres du G7 avec plus de 18 000 contaminations et 971 morts, soit 7 décès par million d’habitants (400 pour un million en France).

Un bilan d’autant plus remarquable que les mesures prises au cours des sept semaines d’état d’urgence n’ont été ni coercitives (selon la loi, le gouvernement ne peut restreindre la liberté de mouvement de la population) ni intrusives (traçage des personnes ayant été en contact avec des porteurs du virus) alors que l’archipel est a priori vulnérable en raison de la proportion élevée des personnes âgées, de mégalopoles surpeuplées et de transports urbains surchargés.

En levant l’état d’urgence, le 25 mai, le premier ministre, Shinzo Abe, s’est félicité du « succès » du Japon dans la lutte contre le virus. Il n’a pas convaincu : selon un sondage de l’agence Jiji press, 61,3 % des Japonais désapprouvent sa politique pour faire face à la pandémie.

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Impératif des JO

Les gouvernements japonais n’ont jamais brillé par la rapidité et la transparence de leur réponse à des situations d’urgence en raison de la pesanteur bureaucratique et de l’absence de leadership politique. Cette fois, plus que l’indécision, c’est un impératif obsessionnel qui a conduit aux atermoiements du gouvernement : maintenir les Jeux olympiques de Tokyo qui devaient débuter fin juillet. Puisque les JO restaient programmés, l’opinion a longtemps pensé que cette pandémie était un « incendie sur l’autre rive de la rivière ».

Lors de l’apparition du virus en janvier, le gouvernement n’avait pas jugé bon d’interdire l’entrée de l’archipel aux touristes chinois pour ne pas froisser Pékin ni pénaliser l’économie. Après la fermeture des écoles fin février – mesure qui suscita de fortes perturbations –, il n’a véritablement réagi que fin mars à la suite du report des JO sous la pression du Comité olympique international. Soudain, le Japon se « découvrait » menacé et les autorités appelaient à porter des masques, à éviter les lieux publics, à respecter une distanciation physique et à recourir au télétravail et fermaient les frontières aux non-Japonais ayant séjourné dans des pays fortement contaminés – c’est-à-dire au reste du monde.

La faillite de l’exécutif à prendre la mesure de la menace – qui dans le cas d’espèce n’est pas propre au Japon – incite à chercher ailleurs les raisons du bilan de l’archipel dans la lutte contre le coronavirus. Au-delà des questions scientifiques aujourd’hui sans réponses – vigueur de la souche du virus au Japon, facteurs génétiques au niveau des antigènes –, ce bilan tient en grande partie à des facteurs qui ont contribué, en amont, à éviter la propagation exponentielle du virus qu’ont connue l’Europe et les Etats-Unis.

Habitudes d’hygiène

Des gouverneurs des régions ont d’abord pris rapidement des mesures d’urgence hors cadre légal. Le premier fut Naomichi Suzuki, gouverneur d’Hokkaido, dès fin février. Son homologue à Tokyo, Mme Yuriko Koike, a suivi en opposition ouverte au premier ministre.

Facteur plus déterminant, à partir du moment où les Japonais ont pris conscience du danger, ils ont cherché à se protéger par eux-mêmes. Ancré dans les mœurs, le port du masque est devenu général. La rupture des stocks au début de l’épidémie n’a eu qu’un effet marginal : les Japonais en portent habituellement pour ne pas contaminer les autres en cas de rhume ou se protéger du pollen au printemps et la plupart des foyers en avaient en réserve. Sans être une protection absolue, le port du masque limite la propagation du virus.

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Les habitudes d’hygiène individuelles des Japonais – que l’on se plaît à qualifier à l’étranger de « maniaques de propreté » – conjuguées à la désinfection des mains instaurée très rapidement à l’entrée d’un lieu public et à la distanciation physique culturellement acquise dans les salutations ont également joué.

Des pratiques favorisées par l’attention portée traditionnellement au Japon à la prévention de la maladie avant qu’elle ne se déclare : un héritage ancestral qui favorise des « tentatives de synthèses entre la médecine occidentale et des médecines propres à chaque civilisation », avance la chercheuse Meiko Macé dans un livre ouvrant un champ de réflexion sur la modernité non occidentale dans un domaine, la médecine, à la croisée de la science et des pratiques sociales (Médecins et médecines dans l’histoire du Japon, Les Belles Lettres, 2013). Ces habitudes de vie, conjuguées à une mémoire des épidémies plus vivace dans l’archipel qu’en Europe et aux Etats-Unis, ont contribué à enrayer la première phase de contamination.

Dépistage sévèrement encadré

Le Japon modèle de lutte contre l’épidémie ? Sans doute mais avec des angles morts : en raison d’un dépistage sévèrement encadré pour éviter l’afflux de personnes inquiètes comme lors de l’épidémie de grippe H1N1 de 2009 et volontairement réduit (le nombre le plus faible des pays du G7 : 0,2 % de sa population) pour ne pas encombrer les hôpitaux. Résultat : « Personne ne connaît le nombre exact des cas de contamination », admettait fin mai Shigeru Omi, membre du comité d’experts auprès du gouvernement.

Selon la presse, la limitation des tests, ajoutée à la concentration de ceux-ci sur les foyers de contamination identifiés, s’est faite au prix de dizaines de cas de personnes, non testées ni hospitalisées, décédées chez elles sans qu’ait été établie la cause de leur mort. Tokyo a enregistré 1 000 morts supplémentaires en avril, par rapport à une année moyenne, alors que le bilan officiel des décès du coronavirus ne dépassait pas 104 sur ce même mois.

Son expérience est-elle transposable ? Assurément non, car elle tient à des mœurs locales enracinées difficiles à reproduire dans des contextes socioculturels différents. En revanche, une leçon peut en être tirée : des normes d’hygiène, sinon de civilité, peuvent avoir, dans un premier temps, un effet salutaire dans une prise en charge collective d’un risque épidémique. Le Japon sera-t-il aussi performant en cas de seconde vague de contamination ?

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Philippe Pons(Tokyo, correspondant) et  Philippe Mesmer(Tokyo, correspondance)

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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