Castres. Pascal Bugis : « L’État n’a pas suffisamment armé l’hôpital »
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Pascal Bugis estime que l’Etat aurait dû renforcer vraiment les moyens attribués à l’hôpital après le confinement. Photo DDM, JMG
Coronavirus – Covid 19, Castres, SantéPublié le 24/10/2020 à 05:12 , mis à jour à 10:54
https://www.ladepeche.fr/2020/10/24/pascal-bugis-letat-na-pas-suffisamment-arme-lhopital-9160333.php
l’essentielTrès en colère sur les mesures prises par l’État et le couvre-feu, le maire de Castres Pascal Bugis estime qu’il aurait été possible de renforcer le système de santé pendant la trêve post-confinement.
Hier après-midi, le maire Pascal Bugis était toujours dans l’attente des dernières mesures et de l’arrêté préfectoral fixant les règles nouvelles et le couvre-feu dans le département du Tarn. Et il est très en colère.
Que pensez-vous de la décision prise d’instaurer le couvre-feu dans le Tarn et donc à Castres et son Agglo ?
Je suis obligé de m’en tenir à ce que l’on nous dit. A savoir que l’on est face à une seconde vague. Même si les chiffres qui nous sont régulièrement fournis ne me permettent pas de me faire une opinion précise par moi même. Et que le taux d’incidence du virus sur la population reste à peu près stable à Castres à savoir autour de 300 pour 100 000 habitants ces derniers temps.
Vous pensez que le Gouvernement aurait dû privilégier une autre approche ?
On a aujourd’hui recours à des moyens très lourds, à savoir un couvre-feu qui n’est autre qu’un confinement partiel. Je suis surpris que l’État, depuis que nous sommes sortis de la première vague, n’ait pas mieux armé notre système de santé. Alors oui c’est difficile de former du personnel en peu de temps. Mais il y avait certainement moyen de rendre l’hôpital public plus attractif en proposant des salaires convenables. Et sur les moyens matériels par exemple, pourquoi avoir refermé les lits de réanimation supplémentaires qui avaient été déployés lors du confinement ? C’est une faute majeure. D’autant que j’apprends que la situation est devenue très tendue à l’hôpital de Castres-Mazamet tant aux urgences qu’en réanimation.
Et sur la restriction des moments festifs ?
Ce sont à nouveau les mêmes secteurs qui vont souffrir de ces mesures à savoir la restauration, les bars et le tourisme. En revanche, sur les événements privés, je vois vraiment mal comment tout cela va pouvoir être contrôlé. À l’évidence, il y aura énormément de contournements des règles de la part du jeune public. J’émets aussi quelques doutes sur notre capacité à faire respecter le couvre-feu dans certains de nos quartiers.
Avez-vous fait part de vos réticences aux services de l’État ?
Je n’ai pas souhaité participer aux réunions de concertation et de préparation du couvre-feu proposées par la Préfète du Tarn en début de semaine. J’ai bien compris que le processus décisionnel était largement engagé et qu’il n’y avait aucune marge de manœuvre à discuter.
Le couvre-feu va-t-il aussi engendrer des pertes financières pour la commune ?
Il est un peu tôt pour en parler. Toutefois, j’espère que nous ne serons pas contraints d’ouvrir les piscines de l’Agglo juste pour les scolaires car du coup cela va engendrer un déficit supplémentaire de ce service qui a déjà augmenté de 600 000,00 € cette année en raison du premier confinement.