En Espagne, Madrid et une quarantaine de villes du pays sont fermées pour limiter la propagation du Covid-19
Plus de 600 communes espagnoles ont dû appliquer des mesures de restriction des activités commerciales et des réunions sociales pour freiner la seconde vague de l’épidémie.
Par Sandrine Morel Publié aujourd’hui à 10h50

On ne peut y entrer ou en partir que pour des raisons valables. Une quarantaine de communes se trouvent actuellement sous cloche en Espagne, dont la capitale, Madrid, placée en état d’alerte vendredi 9 octobre. Au total, ces villes et villages représentent près de 5,5 millions de personnes, qui ne peuvent sortir de leur commune que pour se rendre sur leur lieu de travail, à l’école, chez leur médecin ou en cas de force majeure. Si on y ajoute les quelque 600 communes où il existe des restrictions d’activité, près de 11 millions d’Espagnols, soit un quart de la population, sont concernés par des mesures de contrôle renforcé de la propagation de la seconde vague de Covid-19, selon un décompte effectué par la Radiotélevision publique espagnole (RTVE).
Alors que plus de 10 000 nouveaux cas et 130 décès sont notifiés en moyenne chaque jour en Espagne, les experts craignent que le pays peine à freiner la reprise épidémique. Actuellement, plus de 8 % des capacités hospitalières sont occupées par des malades du Covid-19 et 18 % des lits en soins intensifs. Un pourcentage qui renferme de fortes disparités entre les régions, en ce qui concerne aussi bien l’avancée de la pandémie que la manière d’y faire face.
Décision trop tardive
Les premiers « confinements périmétraux », destinés à reprendre le contrôle lorsqu’il existe une circulation active du virus, ont commencé à être implantés dès le mois de juillet dans des communes précises de Galice et surtout de Catalogne, autour de Lérida. Ils étaient alors assortis de la fermeture des bars et restaurants, des jardins et parcs. Ces mesures ont généralement porté leurs fruits.Article réservé à nos abonnés Lire aussi Coronavirus : l’Espagne, pays le plus touché d’Europe par la seconde vague
Cependant, la communauté autonome de Madrid, tenue par le Parti populaire (PP, droite) a retardé au maximum cette décision. Et quand elle a été décrétée – trop tard, selon les experts –, seuls les quartiers populaires de la ville où la situation était dramatique ont été bouclés.
Le gouvernement socialiste espagnol, lassé d’attendre une réaction forte de la région, l’a finalement contrainte à fermer la capitale tout entière. Le parti d’extrême droite Vox n’a d’ailleurs pas manqué l’occasion de convoquer une manifestation, en voiture, contre le « totalitarisme » de l’exécutif, lundi 12 octobre.
Les restrictions se multiplient
L’état d’alerte a sans doute davantage servi à empêcher les Madrilènes de propager le virus dans leur résidence secondaire lors du long week-end de la fête nationale du 12 octobre, qu’à freiner la contamination intra-muros, où 3,3 millions d’habitants cohabitent.
Avec un taux d’incidence de 290 cas par 100 000 habitants en une semaine, 20 % des capacités hospitalières occupées par des patients atteints de Covid-19 et 38 % des lits en soins intensifs, le système de santé de la région de Madrid est le plus menacé par la pandémie.Article réservé à nos abonnés Lire aussi Covid-19 : à Madrid, la difficulté de fermer la capitale espagnole
Cependant, c’est en Navarre que le taux d’incidence est le plus élevé : 440 cas pour 100 000 habitants en une semaine. Or, la région du nord de l’Espagne est réticente, elle aussi, à décréter un confinement périmétral autour de Pampelune, même si le directeur général de la santé, Carlos Artundo, a demandé aux gens de« presque s’autoconfiner ».