Actualités Covid-19: Contagion dans bar et restaurants – Pour des mesures drastiques (professeurs)- Admissions en réanimation

« Coronavirus : les bars et restaurants sont-ils vraiment vecteurs de transmission du virus ? »

La Croix
Les Echos

 C’est ce que titre La Croix, qui rappelle que « le gouvernement a annoncé la fermeture totale des bars et restaurants dans la métropole d’Aix-Marseille en raison de la pandémie de Covid-19, ainsi que leur fermeture à 22 heures dans 11 autres métropoles, dont Paris, pendant au moins 15 jours ».
Le journal cite le ministère de la Santé, qui indique : « Nous nous basons sur les observations de terrain et notamment sur le recensement des clusters ».
Nathalie Birchem explique ainsi que « dans ses derniers chiffres sur la pandémie de Covid-19, Santé Publique France estime que les entreprises hors établissements de santé restent parmi les types de collectivités les plus représentées pour la survenue de foyers de contamination (26%), devant le milieu familial élargi et les événements rassemblant des personnes (20%) puis le milieu scolaire et universitaire (16%). Parmi les entreprises touchées, une sur cinq concerne la restauration ».
« De plus, les clients n’étant pas tous identifiables, il est possible que la part de ces lieux dans la contamination soit sous-estimée »,
 continue la journaliste.
Elle relève qu’« une étude américaine publiée début septembre a demandé à 314 personnes venues se faire tester en juillet ce qu’elles avaient fait dans les 14 derniers jours, et mis en évidence que les cas positifs étaient 2,4 fois plus nombreux à être allés au restaurant que les cas négatifs. Si cette étude a pu être critiquée pour son faible échantillonnage, «d’autres études, en Autriche et en Grande-Bretagne, montrent que les bars et restaurants ont été à l’origine de clusters importants», précise le ministère de la Santé ».
Nathalie Birchem souligne en outre que « dans de nombreux endroits, les images de bars bondés montrent que le protocole établi lors du déconfinement […] n’est pas toujours respecté, et que l’observance se relâche encore passé certaines heures ».
La journaliste s’interroge : « D’autres mesures auraient-elles pu être prises ? Alors que 15% des professionnels de la restauration pourraient mettre la clé sous la porte, selon l’Umih, principal syndicat patronal, de nombreux acteurs locaux défendent d’autres solutions que la fermeture ».
Anne Souyris, adjointe à la maire de Paris en charge de la santé publique, déclare : « Je ne suis pas pour faire fermer les établissements, je suis pour établir un contrat avec les restaurateurs et les bistrotiers pour faire respecter les gestes barrière et être très claire sur le fait qu’en cas de problème, il y aura une fermeture administrative ».
Nathalie Birchem relève qu’« à Nice, le maire LR Christian Estrosi a, lui, invité les restaurateurs à signer un protocole sanitaire qui prévoit «la prise de température à l’entrée, le renforcement des opérations de nettoyage et l’interdiction de fumer y compris à l’extérieur» ».
De son côté, Les Echos évoque « un tour de vis largement incompris ». Solveig Godeluck observe ainsi : « Médecin dans le civil, il doit maintenant se muer en artiste de la communication pour affronter la nouvelle vague du coronavirus. Le ministre de la Santé Olivier Véran s’est rendu à Marseille vendredi, en compagnie de l’épidémiologiste Arnaud Fontanet et du ministre délégué en charge des PME Alain Griset, pour expliquer les nouvelles restrictions imposées à la métropole méditerranéenne ».
« Vu le concert de protestations soulevé par les annonces de mercredi, il va falloir jouer du Stradivarius pour amadouer les élus locaux, les commerçants, l’opinion, tous très remontés contre ces mesures qui tombent d’en haut… tout en rassurant les acteurs du système de santé »
, note la journaliste.
Patrick Bouet, président de l’Ordre des médecins, déclare en effet dans le Journal du dimanche qu’Olivier Véran « a choisi un langage de vérité, mais il n’est pas allé assez loin. Si rien ne change, dans 3 à 4 semaines, la France va devoir affronter pendant plusieurs longs mois d’automne et d’hiver une épidémie généralisée ».
Solveig Godeluck relève qu’« Olivier Véran a fait quelques concessions. [Le ministre] a accepté de reconduire ou d’interrompre ces mesures restrictives au bout de 8 jours au lieu de 15. Cependant, il faut en moyenne 2 semaines pour que la baisse de circulation du virus se traduise par un ralentissement des admissions en réanimation ».
« Par ailleurs, le fonds de solidarité va compenser jusqu’à 10.000 € sur un mois la perte de chiffre d’affaires pour les restaurateurs, contre 1.500 € pendant la première vague. L’activité partielle sera également prise en charge à 100% et les charges sociales seront annulées pendant la fermeture
 », poursuit la journaliste.
Elle note toutefois que « ces aménagements n’ont pas suffi à apaiser le courroux du président de [la Région Sud] Renaud Muselier, qui a attaqué l’arrêté préfectoral en référé samedi pour «restriction disproportionnée de l’exercice de la liberté d’entreprendre, d’industrie et du commerce» ».Date de publication : 28 septembre 2020

« Covid-19 : des médecins réclament « dès ce week-end » des « mesures drastiques » »

Le Parisien
Le Journal du Dimanche

 Le Parisien relaie « un nouveau signal d’alerte ». Le journal indique en effet qu’« un collectif de médecins réclame la mise en place «dès ce week-end» de «mesures drastiques» pour éviter «une deuxième vague bien plus difficile à gérer pour les hôpitaux et les services de réanimation que la première » ».
Les praticiens, dont la Pr Karine Lacombe, infectiologue, et le professeur de santé publique Philippe Amouyel, écrivent dans Le Journal du dimanche que « sans mesure forte pour lutter contre l’épidémie, le nombre de patients admis chaque jour en réanimation dans un mois sera d’environ 650, équivalent à celui que nous avons connu au maximum de la première vague et dépassera 1200 mi-novembre ».
Ils soulignent que « l’Espagne, Israël, le Royaume-Uni, l’Italie ont depuis près de 15 jours déjà mis en œuvre des mesures allant pour certains jusqu’au confinement. La situation sanitaire de la France n’est pas différente de celle de ces pays. Aussi c’est dès maintenant qu’il faut agir vite et fort ».
Le Parisien note que « le groupe de médecins réclame que «partout, et à tout instant», les mesures annoncées par le gouvernement s’accompagnent «d’un respect strict du port du masque et des mesures barrière» et que soient suspendues toutes les activités où cela n’est pas possible ».
Ils écrivent ainsi que « les bars et restaurants doivent respecter strictement les heures de fermeture décidées par le gouvernement et appliquer strictement les mesures barrière : le masque doit y être porté en permanence sauf lors des consommations effectives ».
Les signataires estiment qu’« appliquées dès ce week-end et maintenues pendant 2 à 3 semaines, ces mesures pourraient ramener le niveau de l’épidémie à celui que nous avons connu en juin dernier » et permettraient de passer « des vacances de la Toussaint sereines ».

« Coronavirus : les admissions en réanimation augmentent « de manière exponentielle » »

Les Echos

Les Echos note que « mercredi soir, le ministre de la Santé a surpris les Français en annonçant des mesures radicales pour lutter contre l’épidémie de coronavirus. Ces restrictions n’ont pourtant rien de superflu au vu du baromètre hebdomadaire de l’épidémie, publié jeudi soir par Santé publique France ».
L’agence souligne en effet que « les admissions en réanimation augmentent désormais de manière exponentielle ». « De plus, les outils servant à traquer le virus « ne décrivent plus qu’imparfaitement la dynamique de l’épidémie sur le territoire », continue le journal.
Le quotidien explique que « le premier de ces outils, c’est le dépistage. Olivier Véran l’a reconnu lui-même […], cela bouchonne. Trop de monde se bouscule pour être testé depuis qu’il est possible de le faire sans prescription médicale. Et la priorisation des tests imposée aux laboratoires depuis quelques semaines n’est plus la solution, car il y a désormais trop de publics «prioritaires» (symptomatiques, cas contacts et soignants). Cela menace tout l’édifice «tester-tracer-isoler» ».
Santé publique France observe ainsi que « l’allongement des délais de diagnostic pourrait se traduire par des mesures de contact tracing moins performantes du fait du retard à l’identification des cas et de leurs contacts et à la mise en place des mesures d’isolement et de quarantaine ».
Les Echos rappelle que « l’autre bras armé de la traque du virus, c’est la chasse aux clusters, pilotée par les Agences régionales de santé. Or là aussi, «du fait de l’augmentation de la circulation virale sur l’ensemble du territoire, le nombre de clusters identifié est probablement largement sous-estimé», pointe Santé publique France. Les signalements hebdomadaires «ne constituent donc plus un indicateur pertinent de suivi de la dynamique de l’épidémie» ».
Le journal constate que « l’affaire est si sérieuse que l’agence a décidé de changer d’outils pour mesurer la progression de l’épidémie. Il s’agit du facteur de reproduction du virus « R », qui indique combien de personnes sont en moyenne contaminées par chaque individu infecté. Le R de mars était de 3, aujourd’hui il est légèrement au-dessus de 1, ce qui signifie que l’épidémie croît ».
Le quotidien explique que « jusqu’à présent, Santé publique France calculait ce facteur de reproduction effectif à partir des données du dépistage. Désormais, elle propose deux nouveaux « R » qui «sont ceux à suivre en priorité ces prochaines semaines». Le premier est construit à partir des données de passages aux urgences (« Reff Oscour ») et le deuxième à partir des données d’admission à l’hôpital (« Reff Sivic ») ».
Les Echos souligne ainsi que « le verdict n’est plus le même. Le dépistage donne un R à 1,06, tandis que Reff Oscour s’affiche à 1,25 et Reff Sivic à 1,28. C’est le reflet du grand écart observé sur le terrain dans le comptage des malades et des cas suspicieux. Durant la semaine du 14 au 20 septembre, le nombre de nouveaux cas confirmés par un test n’a crû «que» de 8%, après plusieurs semaines de croissance à deux chiffres. En revanche, les passages aux urgences ont grimpé de 21%, et les hospitalisations de 34%, avec 3.657 arrivées en 7 jours ».
Le journal poursuit : « S’il y a une chose qui ne trompe pas, c’est la file des malades qui arrivent à l’hôpital ou en réanimation, en général une quinzaine de jours après avoir été infectés. Le temps de doublement du nombre d’hospitalisations n’est plus que de 24 jours, contre 33 jours la semaine précédente. Pis, avec 600 entrées, les admissions en soins critiques ont bondi de 40% en 7 jours ».
Les Echos précise que « les taux d’admission en réanimation les plus élevés de métropole sont observés en Provence-Alpes-Côte d’Azur (1,94 pour 100.000 habitants) , en Ile-de-France (1,52), en Auvergne-Rhône-Alpes (1,20) et en Occitanie (1,03). Le score est dramatiquement élevé en Guadeloupe (5,84). Enfin, le nombre de décès à l’hôpital a retrouvé les niveaux du mois de mai, avec 252 victimes en une semaine ».

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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