«Covid-19: nous ne voulons plus être gouvernés par la peur» : la tribune de chercheurs et de médecins
Dans une tribune pour le Parisien, 35 chercheurs, universitaires et médecins, dont Jean-François Toussaint et Laurent Mucchielli, critiquent la communication du gouvernement sur la crise du Covid, qu’ils jugent trop anxiogène.

Le 10 septembre 2020 à 17h10, modifié le 10 septembre 2020 à 17h24
Dans cette tribune collective, 35 scientifiques, universitaires et professionnels de santé critiquent la politique et la communication gouvernementales. Selon eux, elles relèvent davantage d’un affichage d’une « posture protectrice » que d’une stratégie sanitaire précise.
« Nous, scientifiques et universitaires de toutes disciplines, et professionnels de santé, exerçant notre libre arbitre et notre liberté d’expression, disons que nous ne voulons plus être gouvernés par et dans la peur. La société française est actuellement en tension, beaucoup de citoyens s’affolent ou au contraire se moquent des consignes, et nombre de décideurs paniquent. Il est urgent de changer de cap.
Nous ne sommes pas en guerre mais confrontés à une épidémie qui a causé 30 décès le 9 septembre, contre 1438 le 14 avril. La situation n’est donc plus du tout la même qu’il y a 5 mois. Par ailleurs, si la guerre peut parfois justifier un état d’urgence et des restrictions exceptionnelles de l’Etat de droit et des libertés publiques qui fondent la démocratie et la République, ce n’est pas le cas d’une épidémie. Aujourd’hui comme hier, cette crise doit nous unir et nous responsabiliser, pas nous diviser ni nous soumettre.
C’est pourquoi nous appelons les autorités politiques et sanitaires françaises à cesser d’insuffler la peur à travers une communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes. Il ne faut pas confondre la responsabilisation éclairée avec la culpabilisation moralisatrice, ni l’éducation citoyenne avec l’infantilisation. Nous appelons également l’ensemble des journalistes à ne plus relayer sans distance une communication qui est devenue contre-productive : la majorité de nos concitoyens ne fait plus confiance aux discours officiels, les complotismes en tous genres foisonnent sur les réseaux sociaux et les extrémismes en profitent.
Le confinement général, mesure inédite dans notre histoire, a eu des conséquences individuelles, économiques et sociales parfois terribles qui sont loin de s’être encore toutes manifestées et d’avoir été toutes évaluées. Laisser planer la menace de son renouvellement n’est pas responsable.
Il faut évidemment protéger les plus faibles. Mais de même que l’imposition du port du masque dans la rue, y compris dans les régions où le virus ne circule pas, l’efficacité du confinement n’est pas démontrée scientifiquement. Ces mesures générales et uniformes, imposées sous surveillance policière, relèvent davantage d’une volonté d’afficher une posture protectrice que d’une stratégie sanitaire précise. D’où leur grande volatilité depuis six mois. Beaucoup d’autres pays agissent avec plus de cohérence. Une coordination européenne serait nécessaire.Newsletter – L’essentiel de l’actuChaque matin, l’actualité vue par Le ParisienJE M’INSCRISVotre adresse mail est collectée par Le Parisien pour vous permettre de recevoir nos actualités et offres commerciales. En savoir plus
Nous appelons également le gouvernement à ne pas instrumentaliser la science. La science a pour condition sine qua non la transparence, le pluralisme, le débat contradictoire, la connaissance précise des données et l’absence de conflits d’intérêts. Le Conseil scientifique du Covid-19 ne respectant pas l’ensemble de ces critères, il devrait être refondé ou supprimé.
Nous rappelons par ailleurs que les premiers à soigner les malades sont les médecins généralistes. Les écarter de la lutte contre le Covid, en ne leur fournissant ni tests ni masques et en suspendant leur liberté de prescrire les médicaments autorisés de leur choix a constitué une erreur qui ne doit pas se reproduire. L’ensemble des soignants doit au contraire être mobilisé, équipé et solidarisé afin d’améliorer nos capacités de réaction et non les restreindre.
Enfin, les impératifs de protection contre la contagion ne doivent pas conduire à trahir l’éthique médicale et les principes humanistes fondamentaux. Isoler les malades et protéger les personnes à risque ne veut pas dire les priver de tous droits et de toute vie sociale. Trop de personnes âgées sont décédées et se dégradent encore actuellement dans un abandon motivé par des motifs sanitaires non justifiés. Trop de familles souffrent de ne pouvoir leur apporter l’affection indispensable à leur bonheur et à leur santé.
Il est urgent de nous remettre à penser ensemble pour définir démocratiquement nos stratégies sanitaires, redonner de la confiance à nos concitoyens et de l’avenir à notre jeunesse. »Les premiers signataires
Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’Université de Paris ; Laurent Mucchielli, sociologue, directeur de recherche au CNRS ; Bernard Bégaud, professeur de pharmacologie à l’Université de Bordeaux ; Gilles Bœuf, professeur de biologie à Paris-Sorbonne Université ; Pierre-Henri Gouyon, professeur de biologie au Muséum national d’histoire naturelle ; Jean Roudier, professeur de rhumatologie à l’Université d’Aix-Marseille ; Louis Fouché, médecin, anesthésiste-réanimateur à l’Hôpital de la Conception ; Olivier de Soyres, médecin, réanimateur à la clinique des Cèdres ; Christophe Lançon, professeur de psychiatrie à l’Université d’Aix-Marseille ; Laurent Toubiana, épidémiologiste à l’Inserm ; Mylène Weill, biologiste, directrice de recherche au CNRS ; Anne Atlan, généticienne des populations et sociologue, directrice de recherche au CNRS ; Bernard Swynghedauw, biologiste, directeur de recherche émérite à l’Inserm ; Marc-André Selosse, professeur de microbiologie au Muséum national d’histoire naturelle ; Jean-Louis Thillier, médecin, immunopathologiste ; Jean-François Lesgards, biochimiste, chercheur au CNRS ; Alexandra Menant, biologiste, chercheuse au CNRS ; André Comte-Sponville, philosophe ; François Gastaud, chirurgien orthopédiste à Strasbourg ; Éric Desmons, professeur de droit public à l’Université Sorbonne Paris Nord ; Dominique Andolfatto, professeur de science politique à l’Université de Bourgogne Franche-Comté ; Charalambos Apostolidis, professeur de droit public à l’Université de Bourgogne-Franche-Comté ; Nicolas Sembel, professeur de sociologie à l’Université d’Aix-Marseille ; Dominique Crozat, professeur de géographie à l’Université de Montpellier ; Marnix Dressen-Vagne, professeur de sociologie à l’Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines ; Thomas Hippler, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Caen-Normandie ; Nicolas Leblond, maître de conférences en droit à l’Université Polytechnique Hauts-de-France ; Dominique Labbé, politiste, enseignant émérite à l’Université de Grenoble-Alpes ; Arnaud Rey, chercheur en psychologie au CNRS ; Mathias Delori, politiste, chercheur au CNRS ; Jacques Tassin, écologue, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) ; Sylvie Gourlet-Fleury, écologue, chercheuse au Cirad ; Emmanuelle Sultan, docteur en océanographie physique, ingénieure de recherche au Muséum national d’histoire naturelle ; Christophe Leroy, biologiste, docteur en biologie moléculaire et cellulaire ; Bernard Dugué, docteur en pharmacologie, docteur en philosophie
Covid-19 : des médecins et des chercheurs critiquent la « gestion par la peur » du gouvernement et son conseil scientifique
Dans une tribune publiée dans « Le Parisien », des universitaires et médecins critiquent l’« infantilisation » des citoyens et invitent à « refonder ou supprimer » le conseil scientifique.
Par Hervé Morin, Pascale Santi et Nathaniel Herzberg Publié le 11 septembre 2020 à 21h02 – Mis à jour le 12 septembre 2020 à 18h25
« Communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes » ; confusions entre « responsabilisation éclairée » et « culpabilisation moralisatrice », « éducation citoyenne » et« infantilisation » ; instrumentalisation de la science par le gouvernement ; appel à « refonder ou supprimer » son conseil scientifique, à « penser ensemble pour définir démocratiquement nos stratégies sanitaires » : dans une tribune publiée vendredi 11 septembre dans Le Parisien, 35 chercheurs, médecins et universitaires fustigent la « gestion par la peur » de la pandémie par le gouvernement et son conseil scientifique.
« Communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes » ; confusions entre « responsabilisation éclairée » et « culpabilisation moralisatrice », « éducation citoyenne » et« infantilisation » ; instrumentalisation de la science par le gouvernement ; appel à « refonder ou supprimer » son conseil scientifique, à « penser ensemble pour définir démocratiquement nos stratégies sanitaires » : dans une tribune publiée vendredi 11 septembre dans Le Parisien, 35 chercheurs, médecins et universitaires fustigent la « gestion par la peur » de la pandémie par le gouvernement et son conseil scientifique.
Nombre des critiques exposées ont déjà été exprimées, mais ce texte a la particularité de réunir des personnalités qui, sur certains aspects de la pandémie, et de sa prise en charge, ont parfois été diamétralement opposées. Son instigateur principal est ainsi Laurent Mucchielli, du Laboratoire méditerranéen de sociologie (CNRS) à Aix-en-Provence, qui a pris fait et cause pour Didier Raoult et son traitement (hydroxychloroquine et azithromycine). Mais on y trouve aussi le pharmacologue Bernard Bégaud (université de Bordeaux), pas convaincu par les études conduites par le microbiologiste marseillais, alors que l’épidémiologiste Laurent Toubiana (Inserm), autre signataire, le défend sur les plateaux télévisés.
Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’université de Paris-Descartes, retrace la genèse du texte, dont l’initiative revient à Laurent Mucchielli :
« Autour de lui, beaucoup de scientifiques et de médecins s’étonnaient des discours publics sur cette épidémie. Comment tenter de peser pour faire cesser le décalage entre les chiffres, et notamment les données de mortalité, et la communication gouvernementale qui nourrit des décisions ahurissantes ? Nous avons décidé d’écrire un texte et profiter ensuite de nos réseaux. »
Pour Jean-François Toussaint,
« la létalité s’est effondrée, le nombre de décès est divisé par 100, et le conseil scientifique nous parle de deuxième vague. Pour le justifier, ils ont changé d’indicateur et ne parlent plus des décès et des hospitalisations, mais simplement des tests. En réalité, il leur faut justifier cette fameuse deuxième vague, qu’ils annonçaient dès le 12 mars, et faire au passage oublier les conséquences catastrophiques – économiques, sociales et même sanitaires – du confinement qu’ils ont imposé. Jean-François Delfraissy [qui préside le conseil scientifique] se prend pour Castex, mais au nom de quoi ? Quelle est sa légitimité démocratique ? »
Accumulation de « règles abusives »
Pour le biologiste Pierre-Henri Gouyon, contacté par Jean-François Toussaint et qui a lui-même « recruté » plusieurs signataires proches du Muséum national d’histoire naturelle, c’est l’accumulation de « règles abusives » qui a motivé sa signature. « L’impression que cette crise est utilisée pour restreindre les libertés individuelles est très forte », assure-t-il, et que « l’ensemble de la communauté scientifique compétente n’est pas associé aux décisions ». Selon lui, deux voies s’offrent pour affronter la pandémie : « Faire tout ce qu’on peut pour que les gens soient responsables, ou les déresponsabiliser en les accablant d’obligations » – la seconde lui semblant avoir été choisie par le gouvernement et son conseil, par exemple avec le port du masque indiscriminé.
« La priorité, c’est d’ouvrir le débat et permettre une prise de conscience de la situation réelle que nous vivons », Jean-François Toussaint
La liberté de prescrire pour les médecins généralistes, revendiquée dans la tribune, pourrait passer pour une défense cryptique de l’hydroxychloroquine. « Le texte parle de médicaments autorisés, cela ne s’applique donc pas à l’hydroxychloroquine », répond le biologiste, qui ne cache pas que le texte a été débattu.Article réservé à nos abonnés Lire aussi La trajectoire de progression de l’épidémie « montre qu’on va dans le mur », alerte le conseil scientifique
Jean-François Toussaint assume de se retrouver aux côtés de supporteurs de l’hydroxychloroquine, dont il a critiqué en son temps l’efficacité : « La priorité, c’est d’ouvrir le débat et permettre une prise de conscience de la situation réelle que nous vivons. » Pierre-Henri Gouyon est sur la même ligne, avec une réserve : « Si Didier Raoult lui-même avait signé, je ne l’aurais pas fait. »
« Le conseil scientifique doit être renouvelé, et doit faire entrer d’autres spécialités, nous l’avons déjà dit », indique l’infectiologue Yazdan Yazdanpanah (hôpital Bichat), qui fait partie de cette instance mise sur pied en urgence mi-mars afin de conseiller le gouvernement dans sa réponse sanitaire. Fin août sur France Inter, Jean-François Delfraissy avait lui-même rappelé qu’« il fallait un début et une fin à cette structure, un peu bizarre, j’espère utile ». Il avait souhaité son arrêt en juillet. Les pouvoirs publics l’ont chargé de la présider encore jusqu’au 30 octobre.
Hervé Morin, Pascale Santi et Nathaniel Herzberg
Une trentaine de médecins et chercheurs, dont Patrick Pelloux, appellent à « dissoudre » le Conseil scientifique
Par S. B. le 11-09-2020

35 chercheurs, universitaires et médecins, ainsi que le très médiatique urgentiste Patrick Pelloux, appellent à la suppression du Conseil scientifique, chargé d’éclairer le Gouvernement dans la lutte contre le Covid-19. Ils critiquent la communication sur la crise du Covid, qu’ils jugent trop anxiogène.
Dans une tribune publiée par Le Parisien, 35 chercheurs, universitaires et médecins, critiquent la politique et la communication du Gouvernement. Elles relèvent, selon eux, davantage d’un affichage d’une « posture protectrice » que d’une stratégie sanitaire précise.
« Nous, scientifiques et universitaires de toutes disciplines, et professionnels de santé, exerçant notre libre arbitre et notre liberté d’expression, disons que nous ne voulons plus être gouvernés par et dans la peur. La société française est actuellement en tension, beaucoup de citoyens s’affolent ou au contraire se moquent des consignes, et nombre de décideurs paniquent. Il est urgent de changer de cap », écrivent les scientifiques. Covid : les recos du Conseil scientifique sur l’isolement des personnes positives et des cas contacts
« Nous ne sommes pas en guerre mais confrontés à une épidémie qui a causé 30 décès le 9 septembre, contre 1438 le 14 avril. La situation n’est donc plus du tout la même qu’il y a 5 mois. (…) C’est pourquoi nous appelons les autorités politiques et sanitaires françaises à cesser d’insuffler la peur à travers une communication anxiogène qui exagère systématiquement les dangers sans en expliquer les causes et les mécanismes. Il ne faut pas confondre la responsabilisation éclairée avec la culpabilisation moralisatrice, ni l’éducation citoyenne avec l’infantilisation », ajoutent-ils jugeant irresponsable de « laisser planer la menace » d’un reconfinement.
« Nous appelons également le Gouvernement à ne pas instrumentaliser la science. La science a pour condition sine qua non la transparence, le pluralisme, le débat contradictoire, la connaissance précise des données et l’absence de conflits d’intérêts. Le Conseil scientifique du Covid-19 ne respectant pas l’ensemble de ces critères, il devrait être refondé ou supprimé », tranchent les auteurs de la tribune, qui rappellent « que les premiers à soigner les malades sont les médecins généralistes ».
« Les écarter de la lutte contre le Covid, en ne leur fournissant ni tests ni masques et en suspendant leur liberté de prescrire les médicaments autorisés de leur choix a constitué…
une erreur qui ne doit pas se reproduire », estiment-ils. Le conseil scientifique favorable à une réduction de la quatorzaine Covid, confirme Véran
Sur France Info, ce vendredi matin, le médecin urgentiste Patrick Pelloux a également appelé à « dissoudre » le Conseil scientifique, l’accusant de brouiller « la communication du ministère de la Santé. Ils ne servent plus à grand-chose, ils parasitent l’information ». Les premiers signataires
Jean-François Toussaint, professeur de physiologie à l’Université de Paris ; Laurent Mucchielli, sociologue, directeur de recherche au CNRS ; Bernard Bégaud, professeur de pharmacologie à l’Université de Bordeaux ; Gilles Bœuf, professeur de biologie à Paris-Sorbonne Université ; Pierre-Henri Gouyon, professeur de biologie au Muséum national d’histoire naturelle ; Jean Roudier, professeur de rhumatologie à l’Université d’Aix-Marseille ; Louis Fouché, médecin, anesthésiste-réanimateur à l’Hôpital de la Conception ; Olivier de Soyres, médecin, réanimateur à la clinique des Cèdres ; Christophe Lançon, professeur de psychiatrie à l’Université d’Aix-Marseille ; Laurent Toubiana, épidémiologiste à l’Inserm ; Mylène Weill, biologiste, directrice de recherche au CNRS ; Anne Atlan, généticienne des populations et sociologue, directrice de recherche au CNRS ; Bernard Swynghedauw, biologiste, directeur de recherche émérite à l’Inserm ; Marc-André Selosse, professeur de microbiologie au Muséum national d’histoire naturelle ; Jean-Louis Thillier, médecin, immunopathologiste ; Jean-François Lesgards, biochimiste, chercheur au CNRS ; Alexandra Menant, biologiste, chercheuse au CNRS ; André Comte-Sponville, philosophe ; François Gastaud, chirurgien orthopédiste à Strasbourg ; Éric Desmons, professeur de droit public à l’Université Sorbonne Paris Nord ; Dominique Andolfatto, professeur de science politique à l’Université de Bourgogne Franche-Comté ; Charalambos Apostolidis, professeur de droit public à l’Université de Bourgogne-Franche-Comté ; Nicolas Sembel, professeur de sociologie à l’Université d’Aix-Marseille ; Dominique Crozat, professeur de géographie à l’Université de Montpellier ; Marnix Dressen-Vagne, professeur de sociologie à l’Université Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines ; Thomas Hippler, professeur d’histoire contemporaine à l’Université de Caen-Normandie ; Nicolas Leblond, maître de conférences en droit à l’Université Polytechnique Hauts-de-France ; Dominique Labbé, politiste, enseignant émérite à l’Université de Grenoble-Alpes ; Arnaud Rey, chercheur en psychologie au CNRS ; Mathias Delori, politiste, chercheur au CNRS ; Jacques Tassin, écologue, chercheur au Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (Cirad) ; Sylvie Gourlet-Fleury, écologue, chercheuse au Cirad ; Emmanuelle Sultan, docteur en océanographie physique, ingénieure de recherche au Muséum national d’histoire naturelle ; Christophe Leroy, biologiste, docteur en biologie moléculaire et cellulaire ; Bernard Dugué, docteur en pharmacologie, docteur en philosophie.