COVID ET RENTRÉE SCOLAIRE

RENTRÉE SCOLAIRE : CE QU’IL FAUT RETENIR DE LA CONFÉRENCE DE PRESSE DE JEAN-MICHEL BLANQUER

  • Jean-Michel Blanquer, le 26 août à Paris.Jean-Michel Blanquer, le 26 août à Paris. AFP – ALAIN JOCARD

Rentrée scolaire,  Politique,  ÉducationPublié le 26/08/2020 à 18:45https://www.ladepeche.fr/2020/08/26/rentree-scolaire-ce-quil-faut-retenir-de-la-conference-de-presse-de-jean-michel-blanquer-9035345.php?m_i=WXN9TfCYGCyfMfiK2iqmvZQL_kXIex7eLWuK1G1vokVn0LnULg_520vYp3FoLZpWxSpWniNMR%2BUzdk50CvcJJWmUwbNWWN&M_BT=212252370#xtor=EPR-1-%5Bnewsletter%5D-20200827-%5Bclassique%5D

l’essentiel

La conférence de presse était très attendue, mais le ministre de l’Education nationale n’a pas fait d’annonce fracassante, s’en tenant à justifier et à détailler le protocole diffusé au mois de juillet, tout en martelant sa volonté de « maintenir le cap des réformes ».

Avant la rentrée des élèves qui aura bien lieu le 1er septembre, le ministre de l’Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a effectué la sienne ce mercredi 26 août. Si au cours de son discours le ministre a énoncé sa volonté de « ne pas perdre de vue les grands sillons de la politique éducative » et de « maintenir le cap des réformes », il a surtout dicté une série de mesures et donné des précisions sur les circonstances dans lesquelles se fera la rentrée.

  • Masque obligatoire pour tous les adultes et pour tous les élèves de plus de onze ans

Alors qu’un débat sur l’extension de l’obligation du port du masque dès 6 ans a émergé en début de semaine, Jean-Michel Blanquer a été clair et n’a pas dérogé à sa position. Déclarant s’appuyer sur les préconisations de l’OMS (qui recommande son port dès 12 ans), il a maintenu l’obligation du masque en classe à partir de la sixième, soit à partir de 11 ans.

En revanche, le ministre est revenu sur une décision qui faisait partie de son protocole sanitaire et qui avait été décriée. Tous les adultes, y compris les professeurs de maternelle qui en avaient été exemptés, devront porter le masque en classe dès la rentrée. Ces masques seront fournis à l’ensemble des personnels, et les plus vulnérables bénéficieront d’un matériel de protection renforcé.

Toujours concernant le port du masque, il a garanti « qu’aucun élève ne serait exclu de l’école » en cas de non-possession de masque. Pour pallier ce genre de situation, Jean-Michel Blanquer a assuré que les établissements seraient pourvus en masque. Il a cependant insisté sur la nécessité pour chacun de détenir le sien.

  • Le protocole sanitaire reste valable

« Le protocole publié en juillet, dans ses grands principes, n’a pas vocation à varier » a affirmé le ministre avant d’ajouter qu’il « est encore très valable, et le sera tout le long de l’année ». Pour rappel, ce protocole qu’il qualifie comme étant « un des plus stricts d’Europe » systématisait le port du masque mais assouplissait les mesures de distanciation physique.

Interrogé sur la question des sens de circulation instaurés dans les classes, il a déclaré qu’ils avaient été « intégrés » par les élèves et professeurs et donc qu’ils seront maintenus. Des recommandations concernant ce protocole, liées notamment à l’encadrement des élèves pendant la récréation ou la cantine, seront publiées jeudi sur le site internet du ministère.

  • Des protocoles en cas d’aggravation et une marge de manœuvre laissée aux acteurs locaux

Le ministre a cependant dévoilé l’existence de protocoles qui n’ont pas été publiés, et ne devraient pas l’être tant qu’ils ne seront pas nécessaires. Selon Jean-Michel Blanquer, ces documents envisagent des mesures en cas d’aggravation de la situation. Une non-publication qu’il justifie par sa volonté de « ne pas entraîner de confusion », même s’il a révélé que des fermetures d’écoles ou des transferts d’élèves étaient bien envisagés.

« Il peut y avoir une adaptation du protocole en fonction du temps et de l’espace » a assuré Jean-Michel Blanquer. Il a indiqué vouloir laisser de « grandes marges de manœuvre aux acteurs locaux ». Les autorités locales dépendant de l’Etat (préfet, agences régionales de santé…) « pourront prendre des mesures plus larges » a garanti le ministre, insistant sur la « nécessité d’une souplesse locale ».

  • Des dispositions en cas de reconfinement

Le pire des scénarios – le reconfinement – n’est pas souhaité, mais a tout de même été envisagé. Jean-Michel Blanquer a annoncé que des cours à distance étaient préparés et qu’ils seraient mis à disposition en cas de reconfinement, afin de limiter le décrochage. Il a également assuré qu’un déploiement d’ordinateurs serait possible si nécessaire et que 2 000 machines étaient à disposition. Par ailleurs, il souhaite développer les cours à distance et a annoncé que dans l’Aisne et le Val-d’Oise une opération « 100% numérique » allait être expérimentée.

  • Les évaluations de début d’année renforcées

Afin de s’assurer que le confinement n’aura pas été trop délétère, les évaluations de début d’année en CP, CE1 et surtout en 6e seront « musclées ». Le ministre a insisté sur la nécessité pour les élèves de ces classes « d’être au niveau requis ». Cette mesure s’inscrit dans la volonté de lutte contre le décrochage scolaire sur laquelle il a particulièrement insisté tout au long de cette conférence de presse. 

  • Des revalorisations pour les professeurs et les directeurs d’école

Jean-Michel Blanquer l’avait déjà annoncé la veille, il l’a rappelé au cours de cette conférence de presse : 400 millions d’euros vont être consacrés à la revalorisation salariale des professeurs. Le ministre assure vouloir « revaloriser le métier de professeur » et a annoncé qu’il rencontrerait les syndicats les représentant pour discuter de l’utilisation de ces 400 millions. Il garantit également que les effets de cette politique se verront dès 2021.

Dans le même registre, le ministre a salué le travail des directeurs d’établissement au cours de cette crise sanitaire et leur a assuré « plus d’assistance, de soutien » et « une indemnité de 450 euros ». Enfin, il a rappelé la création de 1 600 postes d’enseignants en école primaire ainsi que celle de 11 700 places d’élèves en BTS (Brevet de technicien supérieur).

Arthur QuentinVOIR LES COMMENTAIRES (9)

UN BEL EXERCICE DE DÉFAUSSE DES RESPONSABILITÉS »

Pierre Priouret.

Pierre Priouret. DR

Éducation,  France – Monde,  SociétéPublié le 27/08/2020 à 08:33 , mis à jour à 09:05https://www.ladepeche.fr/2020/08/27/un-bel-exercice-de-defausse-des-responsabilites-9036467.php?m_i=Pnkqag5xT2hcTV0d8P%2B%2BuQuVxz1RZOF4qRg5LJ4_%2BvklQzc02gFk3bwjhQbsLIviLu31ntWRjwTGTgIXlo7cK5Wpv_PPPs&M_BT=212252370#xtor=EPR-1-%5Bnewsletter%5D-20200827-%5Bclassique%5D

Les annonces de Jean-Michel Blanquer n’ont pas ravi les représentants de professeurs et de parents d’élèves. Pierre Priouret, co-secrétaire académique Snes-FSU a vu dans le discours du ministre « un bel exercice de défausse de ses responsabilités, déléguées aux acteurs de terrain ». Pour lui, « il n’y a pas de vraie réponse sur le plan sanitaire, mais surtout sur le plan pédagogique ».

Sur le plan sanitaire, il regrette une certaine « obscurité ». « Le rectorat de Toulouse que nous avons rencontré ce mardi fait du masque l’alpha et l’oméga de sa politique de prévention. Bien entendu, il est indispensable. Mais cela ne nous rassure pas complètement. Nous sommes demandeurs de précisions. Le protocole sanitaire en cas de détection de cas, évoqué par le ministre, on aimerait bien qu’il nous soit communiqué. »

Beatriz Malleville, vice-présidente de la FCPE Tarn-et-Garonne pourrait résumer la conférence de Jean-Michel Blanquer par cette phrase : « Portez le masque et débrouillez-vous ».

« DOMMAGE QUE CELA SE PASSE DE CETTE FAÇON »

Pour elle, « toutes les questions concernant les brassages des élèves, les situations de distanciation des uns et des autres et d’identification des cas de Covid ainsi que leur suivi sont complètement restées en suspens. »

Là-dessus elle rejoint Pierre Priouret et regrette qu’à seulement quelques jours de la rentrée, les équipes éducatives ainsi que les représentants de parents d’élèves vont devoir se réunir afin de déterminer des mesures à mettre en place. Selon elle, c’était à l’État de régler ces questions. « C’est vraiment dommage que cela se passe de cette façon » s’indigne-t-elle.

Son amertume est même amplifiée par le fait que les annonces du ministre ne tiennent pas compte de l’avis de la FCPE. Jean-Michel Blanquer ne reçoit les représentants de parents d’élèves qu’aujourd’hui au ministère. « On a le sentiment que cette rencontre ne sert pas vraiment à quoi que ce soit puisque lui a déjà tout déterminé pour cette rentrée… » soupire-t-elle.

Publié par jscheffer81

Cardiologue ancien chef de service au CH d'Albi et ancien administrateur Ancien membre de Conseil de Faculté Toulouse-Purpan et du bureau de la fédération des internes de région sanitaire Cofondateur de syndicats de praticiens hospitaliers et d'associations sur l'hôpital public et l'accès au soins - Comité de Défense de l'Hopital et de la Santé d'Albi Auteur du pacte écologique pour l'Albigeois en 2007 Candidat aux municipales sur les listes des verts et d'EELV avant 2020 Membre du Collectif Citoyen Albi

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